Au niveau du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR), son premier responsable, Siaka Diakité a dit sans ambages que son courant n’avait pas été consulté jusque-là. Pour lui, il n’y a pas aussi question pour le FDR de courir derrière des postes ministériels, et que ce qui est aujourd’hui primordial, c’est la libération du territoire dont les 2/3 sont sous occupation de bandes terroristes. C’est-à-dire le même message qu’il avait livré le samedi 21 avril 2012 au palais de la culture Amadou Hampathé Bâ lors du meeting de la jeunesse FDR. Un responsable de l’Adéma/PASJ, membre du même FDR, indiquait que son parti n’avait pas été aussi consulté pour la constitution de l’équipe gouvernementale. ‘’Depuis l’avènement du coup d’Etat, c’est l’acharnement sur les membres de notre parti. Dans ces conditions, même s’il y a consultation par rapport au gouvernement, ça ne peut être qu’à la dernière minute’’, croit savoir ce cadre de la Ruche.
Si cette situation peut être explicable au niveau du FDR, opposé aux putschistes, le cas de la Convergence patriotique pour la défense du Mali (Copam), qui est un soutien majeur de la junte, paraît étrange. Mais l’un de ses responsables en l’occurrence le patron de la CSTM, Hamadoun Amion Guindo ne perçoit pas les choses sous un tel angle. Pour lui, les gens n’ont pas à se mettre dans les schémas d’antan. ‘’Ce n’est pas une question de quota entre les différentes composantes. C’est un Premier ministre ayant les pleins pouvoirs qui va librement constituer un gouvernement. Il n’est pas obligé d’aller consulter x ou y. L’accord-cadre ne prévoit pas les consultations auxquelles les gens s’attendent. Il faut que cela soit compris’’, a expliqué le patron de la CSTM.
Au niveau de la Convergence pour sauver le Mali (CSM), c’est le même étonnement. L’un de ses leaders, Housseïni Amion Guindo dit Poulo, également président de la Codem, nous a indiqué que la CSM n’avait pas été consultée. Ce candidat à la présidentielle prochaine précise pourtant qu’ « on ne peut pas parler de gouvernement d’union nationale comme stipulé dans l’accord-cadre et l’accord de Ouagadougou, sans consulter les forces vives de la nation ». A en croire le président de la Codem, ‘’certes, il appartient au PM, le CNRDRE, le président de la République par intérim et la Cédéao de définir les critères de consultations (soit individuellement ou collectivement), mais un gouvernement d’union nationale ne saurait être mis en place sans que les forces vives ne soient consultées’’.
Nous avons pu contacter une source proche du CNRDRE pour nous imprégner de la situation. Notre source a expliqué que la constitution du gouvernement est en train de se faire dans ‘’l’ultra-discrétion’’ et que la prise de décision est multipolaire : Premier ministre- président de la République par intérim- CNRDRE et Cédéao. A en croire cette source, le médiateur intervient pour concilier les positions. C’est la même source qui nous a parlé de la probable proclamation de la liste des membres du gouvernement aujourd’hui.
Abdoulaye Diakité
L’ Indicateur Du Renouveau 24/04/2012