La vie du Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES) va-t-elle finalement tourner court ? En tout cas, des signes annonciateurs montrent à suffisance l’état de dégradation avancée du parti des amis du président Amadou Toumani Touré. En effet, créé avec la caution d’un mentor président, le PDES s’est vite enraciné dans la sphère politique.
On craignait la puissance nuisible d’un géant politique qui attirait facilement les caciques de grandes formations de la place. Mais les choses commencent à péricliter depuis la chute du gourou et mentor président balayé par un harmattan militaire qui a pris ses sources depuis le camp Soundjata de Kati.
De querelle de leadership en passant par des démissions fracassantes, le PDES ploie l’échine sous son statut d’orphelin et se déchire profondément. Pourtant, aux premières heures de sa création, des observateurs politiques avaient mis le curseur sur l’inexpérience politique et de l’ambition démesurée de certains de ses membres comme le talon d’Achille du mastodonte. En effet, le soleil est sorti là le doigt a été pointé. Les hommes et les femmes du parti ont aujourd’hui du mal à coordonner les choses, d’où les querelles de leadership, les démissions massives…
Face à de tel drame, le parti ne pouvait qu’éclater qu’en petits morceaux. Et petit à petit, le parti est en train de mourir de sa plus belle mort. Pour cause, suite à des dissensions créées entre les leaders, notamment le président Hamed Diané Séméga, Jeamille Bittar et Ahmed Sow au sujet de la candidature du parti à la présidentielle avortée de 2012, le PDES peine à se relever par manque de coaching.
En effet, en 2012, par manque de consensus, des cadres du parti comme Ahmed Sow, Jeamille Bittar et le président du bureau national des jeunes, Amadou Koïta, ont claqué la porte. Comme une malédiction, le puissant réseau Annia, une véritable force mobilisatrice conduit par sa présidente, Mme Cissé Ardiatou Bah, a claqué aussi la porte. De mal en pis, le parti se vide lentement, mais inéluctablement.
Et comme si cela ne suffisait pas, il remet ça cette année électorale. Pour l’heure, le PDES se présente dans une incapacité de présenter un candidat à la présidentielle de juillet prochain faute de candidat de consensus. Quatre candidats étaient en lice pour la candidature à l’élection présidentielle de juillet 2013.
Aucun d’entre eux n’a pu laisser la place à l’autre au moins pour l’unité et la cohésion de l’héritage. Le président du parti, Hamed Diané Séméga, qui était pressenti son candidat naturel comme ça se passe généralement au sein de certaines formations, s’est finalement désisté. Par manque de candidat, le parti ne participera pas à la grande fête électorale au grand dam de ses militants.
C’est le début d’un effondrement et la fin tragique d’un géant aux pieds d’argile. On apprend que Mme Haïdara Aïssata Cissé dite Chato, reste la seule cadre du parti prête à se porter candidate. Mais sous quelles couleurs ?
Z. Fomba
L’ Indicateur Du Renouveau 2013-05-24 19:07:34