C’est toute la section V du CNID Faso Yiriwa Ton de la commune V du district de Bamako qui a démissionné le week-end dernier. Pour l’heure, les démissionnaires n’ont encore adhéré à aucun autre parti politique. Ils ont créé un mouvement intitulé « Ko bè na waati » présidé par Karim Togola. Et leur mot d’ordre est : « …Nous prendrons notre destin en main, car le déclin du CNID FYT n’est pas notre destin. »
La section V du CNID FYT compte 53 membres venant de 10 sous sections : Badalabougou, SEMA I, SEMA II, Sabalibougou, Daoudabougou, Baco Djicoroni, Garantiguibougou, Kalaban Koura, Quartier et Torokorobougou.
Selon le président de la section, Karim Togola, la section V du CNID est minée depuis 2014 par une crise qui ne dit pas son nom. Selon lui, il y existe un groupe de 14 personnes, des dissidents qui boycottent toutes les activités du parti au sein de la commune. Malgré les multiples interpellations du président de la section et des personnes ressources, le comité directeur n’a pas pu trancher définitivement cette affaire.
Pire, le comité directeur soutenait en clando ce mouvement. A preuve, pour l’élection législative partielle de la commune V remportée par Jacqueline Marie Nana, la section V du CNID avait présenté un candidat. A l’opposé, les 14 dissidents avaient une autre candidature parallèle soutenue par une lettre du comité directeur adressée au président de la cour constitutionnelle.
Toute chose qui a poussé la cour à rejeter les deux candidatures. N’est-ce pas un motif valable pour Karim Togola et les siens de claquer la porte ? Comme si cela ne suffisait pas, lors de l’élaboration des listes de candidature comptant pour les communales et régionales de 2015 reportées, conformément aux recommandations du comité directeur, la section avait présenté une liste de candidature après une conférence de section. Le comité directeur a encore attaqué cette liste au tribunal de grande instance de la commune V par une lettre signée par Ibrahim dit Vieux N’Diaye, 8ème vice-président du parti au profit d’une autre liste parallèle. La section a gagné au procès au tribunal de la commune V et à la cour d’appel. Or, certains militants de ce parti sont membres fondateurs de cette section. C’est dire qu’ils militent au CNID depuis 25 ans. C’est un triste sort qui s’offre au parti de maître Mountaga Tall, actuel ministre de la communication et de l’économie numérique.
Nous vous livrons la lettre que la section démissionnaire a adressée au comité directeur pour expliquer la raison de leur décision.
Yacouba Dembélé