Le PARENA passe au laminoir le bilan des sept mois d’IBK : « La mauvaise gouvernance portant sur des

Tiébilé Dramé rompt le silence. Pour le PARENA, «  qui a observé un silence volontaire pour ne pas gêner l’action des nouvelles autorités et laisser le soin aux électeurs de mesurer les conséquences de leur vote  », les nouvelles autorités gèrent le pays comme si l’Etat ne s’était pas effondré suite à de graves fautes de gouvernance. A en croire Tiébilé Dramé et ses lieutenants, ces autorités fonctionnent en vase clos, en toute opacité, comme si elles avaient acheté les Maliens et leurs votes.

La famille présidentielle dans la gestion des affaires publiques

Pour étayer cette opacité et l’atteinte à la morale publique dans la gestion des affaires, le PARENA rappelle que le président IBK a inauguré le quinquennat en dérogeant à son obligation constitutionnelle de déclaration publique de ses biens, comme exigé dans l’article 37 dernier alinéa de la Constitution. Ce texte dispose qu’ »après la cérémonie d’investiture et dans un délai de 48 heures, le président de la Cour suprême reçoit publiquement la déclaration écrite des biens du président de la République. Cette déclaration fait l’objet d’une mise à jour annuelle « .Et le parti du bélier blanc d’enfoncer le clou en soulignant que la caractéristique principale du nouveau quinquennat est l’irruption de la famille dans les affaires de l’Etat. « Jamais depuis l’indépendance, la famille d’un président n’a joué un rôle aussi prépondérant dans les affaires publiques, en si peu de temps. A la présidence de la République (y compris à l’Etat-major particulier), au gouvernement et à l’Assemblée nationale, ce sont des pans entiers de la puissance publique qui ont été confiés aux membres du clan présidentiel. Les secteurs stratégiques de l’économie et de l’éducation nationale sont pilotés par des membres de la famille présidentielle par ministres interposés « , déplore le parti de Tiébilé Dramé.

Avant d’ajouter que si elle continue, cette dérive portera atteinte aux pactes fondateurs de la nation et de la République. Comme si cela ne suffisait pas, poursuit la déclaration, les Maliens assistent, médusés, à l’éclosion d’affaires de toute nature qui ébranlent leur confiance en leur pays et en ses institutions. Des contrats relatifs à des marchés de plusieurs dizaines de milliards de francs CFA, dénoncent les cadres du PARENA, sont signés en toute opacité avec des soupçons d’enrichissement personnel.

Un contrat de 108 milliards F CFA par délit d’initié

En guise d’exemple, le document évoque : «  le contrat de 108 milliards de  F CFA entre GUO-STAR SARL et le ministère de la Défense. Malgré les tentatives maladroites de démenti, il est établi que le contrat initial de 69 milliards a été porté à 108 milliards pour des fournitures d’engins et d’équipements à l’armée. Le délit d’initié est aussi patent. C’est bien un Conseiller spécial du président de la République et le ministre de la Défense qui sont les signataires initiaux du contrat « .

Les travaux du palais passent de 2 à10 milliards F CFA

D’autres cas, toujours selon le document du PARENA, sont cités et porte sur la rénovation du palais de Koulouba, dont les travaux, initialement estimés à 2 milliards pendant la transition, sont aujourd’hui portés à 10 milliards de nos francs et supervisés par un beau-frère du chef de l’Etat. Sans compter les travaux à la résidence privée de IBK à Sébénikoro, à propos desquels «  il est urgent de rendre publique la source de financement « . Des travaux très importants dont le nouveau plan architectural prévoit une piscine en salle fermée!

Un nouvel avion à 17 milliards dans un contexte de crise!

Sans oublier l’acquisition d’un nouvel avion présidentiel, dont le coût serait, à en croire la même source, de 17 milliards de nos francs. Alors que le Mali dispose d’un avion présidentiel dont l’assurance (contractée auprès de l’assureur londonien Allianz), indique le PARENA, a été renouvelée jusqu’en 2015. « Le nouveau président refuse d’utiliser cet appareil et décide d’acquérir un nouveau Boeing 737-700… Y a-t-il eu d’appel offres pour engager l’argent public à hauteur de 17 milliards de F CFA ? Si c’est un marché de gré à gré, comme tout le laisse croire, qui a servi d’intermédiaire? A quelles conditions ? « , s’interrogent les responsables du parti du bélier blanc. Ils invitent le président IBK à annuler l’achat de ce nouvel avion, car un pays comme le Mali, en crise, sous perfusion internationale, ne peut se permettre un tel luxe.   »17 milliards, c’est le coût de construction d’une trentaine de lycées modernes (environ 600 millions par lycée) avec bibliothèques, salles informatiques, salles des professeurs, laboratoires et bureaux pour l’administration. 17 milliards, c’est presque trois hôpitaux modernes du type Sominé Dolo de Sévaré, qui a coûté 6 milliards 268 millions ! «

L’affaire ZTE de 26 milliards F CFA

A ces sulfureux dossiers s’ajoute l’affaire ZTE (Zhong Xing Télécommunication-Equipement Company Limited), un équipementier en télécom coté à la bourse de Hong Kong. Un marché de 26 milliards de F CFA portant sur un projet relatif à un « réseau national de sécurité »de communication, soumis aux gouvernements précédents, a été exhumé ces derniers temps dans des conditions de transparence qui laissent à désirer. Sans oublier l’affaire du « Tomigate« .

Nous y reviendrons.

Bruno Djito SEGBEDJI’Etat »

L’ Indépendant 2014-04-22 03:00:47