Le Niger a annoncé ce mardi 6 août la rupture de ses relations diplomatiques avec l’Ukraine, suivant ainsi l’exemple du Mali. Cette décision fait suite aux déclarations d’Andrew Yusov, porte-parole de l’agence ukrainienne de renseignement militaire, et de Yurii Pyvovarov, ambassadeur ukrainien au Sénégal. Yusov a indiqué dans une interview que Kiev avait fourni des informations aux rebelles du Cadre stratégique permanent pour la défense du peuple de l’Azawad (CSP-DPA) lors des combats contre l’armée malienne et ses alliés russes Wagner à Tinzaouatène, du 25 au 27 juillet. Pyvovarov a relayé ces informations sur la page Facebook de l’ambassade d’Ukraine à Dakar, avant que ce poste ne soit supprimé.
Le gouvernement nigérien a exprimé sa « grande stupéfaction » et sa « profonde indignation » face à ces déclarations, qu’il juge « subversives et inacceptables ». Cette rupture intervient également après la décision du Mali de rompre ses relations avec l’Ukraine pour des raisons similaires. Le Sénégal et le Burkina Faso ont condamné ces propos, affirmant leur solidarité régionale contre ce qu’ils perçoivent comme une ingérence étrangère.
La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a condamné toute ingérence étrangère dans la région. En réponse aux accusations, l’Ukraine a nié tout soutien au « terrorisme international ». Le gouvernement nigérien a aussi exprimé sa déception face au « silence des États africains et de l’Union africaine » et a appelé la communauté internationale à prendre conscience de ce qu’il considère comme une « tentative de transformer le Sahel en théâtre de confrontation idéologique et stratégique entre les puissances étrangères ». Le Niger envisage de saisir le Conseil de sécurité des Nations Unies pour traiter ce qu’il qualifie « d’agression ukrainienne et de ses sponsors ».
La rédaction
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