Suite à l’embargo total appliqué contre le Mali par la CEDEAO, le Mouvement populaire du 22 mars, qui soutient le CNRDRE, a animé une conférence de presse le 4 avril 2012, à la Maison de la Presse. Pour animer cette conférence de presse, Pr Rokya Sanogo, porte parole du MP 22, avait à ses côtés des membres du Mouvement comme Mohamed Tabouré de Sanfin, Me Mariam Diawara, Présidente du Club Hamed Sékou Touré, Pr Dialla Konaté et de Pérignaman Sylla du parti Bara. Dans une déclaration lue par Mohamed Tabouré, le MP 22 a rappelé : « Face aux premières menaces d’embargo politique, économique et financier de la CEDEAO, le Capitaine Amadou Aya Sanogo, Président du CNRDRE a concédé le 1er avril 2012 son engagement au retour à la constitution du 25 février et aux Institutions républicaines ».
Il a ajouté qu’ « en accord avec le médiateur de la CEDEAO, Blaise Compaoré, le Capitaine Sanogo a assorti ce retour de la tenue d’une Convention nationale des forces vives du Mali qui dans les conditions de la crise multidimensionnelle, pour ne pas dire du chaos créée et organisé par le régime d’ATT, pourrait déterminer une bonne transition ». Avant toute déclaration, le MP 22 a indiqué qu’il regrette cette concession de taille faite par le Capitaine Sanogo, sans consulter les forces démocratiques qui soutiennent le CNRDRE. Selon le MP 22, « non seulement les Institutions du Mali n’avaient plus rien de démocratique et républicain, mais le retour sur leur dissolution issue du sursaut salutaire du 22 mars est un recul qui pourrait créer des conditions de lutte plus défavorables pour le peuple malien ».
Néanmoins, selon Mohamed Tabouré, le MP 22 prenant acte de la déclaration du 1er avril, constate que ce recul n’a non seulement pas réussi à desserrer l’étau de la CEDEAO, mais a au contraire accru l’arrogance des impérialistes français et occidentaux. « Alain Juppé se montre à nouveau comme porte-parole de ces milieux politiques et diplomatiques qui, s’abritant derrière leur homme de paille, Alassane Dramane Ouattara, ont littéralement désavoué à Dakar le 2 avril, le médiateur Blaise Compaoré ». Face à ce constat, le MP 22 s’est posé la question suivante : « comment Alassane Ouattara, ennemi juré du peuple ivoirien et des peuples africains, installé par les bombes de Sarkozy prétend-t-il donner des leçons de démocratie au Mali ? ». Par la voix de Mohamed Tabouré, le MP 22 a réaffirmé que « le coup d’Etat du 22 mars n’a rien à voir avec un coup contre la démocratie, démocratie qui n’existait que de nom et pour la façade ».
En ce qui concerne l’atteinte à l’intégrité territoriale du Mali, le MP 22 se révolte contre la CEDEAO qui ne dit pas que cette atteinte est justement le fait des mêmes impérialistes français, européens et nord américains de l’OTAN. « Ce sont eux qui ont provoqué et organisé cette invasion et cette agression contre le Mali en détruisant la Libye et en manipulant les rebelles et autres intégristes terroristes. De grâce, que ces messieurs arrêtent de verser des larmes de crocodiles et jouer les sauveurs », a rappelé le MP 22. Le Mouvement populaire mis en place par 108 partis politiques et associations de la société civile pour soutenir le coup d’Etat a proclamé sa conviction que « l’UEMOA, comme la CEDEAO et l’Union africaine, sont pour l’instant principalement des instruments de la mondialisation impérialiste et des paravents de la France, des Etats-Unis et de l’Union européenne. Ils ne sont pas de véritables outils de l’intégration africaine ».
Assane Koné
Le Républicain 05/04/2012