Objectif : responsabiliser davantage les leaders et les responsables des sociétés coopératives de ces régions, leur dire que c’est à eux de prendre en charge leur destinée, de s’organiser d’avantage et d’appliquer la loi. Notamment l’article 38 de la loi régissant les sociétés coopératives au Mali qui recommande aux sociétés coopératives d’être fonctionnelles, de produire des rapports d’activités, le bilan et annexes, à chaque fin d’exercice d’organiser l’assemblée générale d’informations des membres des coopératives. Cela n’est toujours pas une réalité dans les sociétés coopératives aujourd’hui et la mission a insisté sur cette anomalie qui discrédite le mouvement coopératif.
C’est pourquoi les responsables coopératifs doivent s’investir, et cela à travers des mécanismes innovants de gestion et d’administration. Le message a été d’autant compris par les sociétés coopératives qu’elles ont reconnu que rares sont les sociétés qui déposent leur bilan en fin d’année. Elles ont pris l’engagement de réparer ces fautes pour que le mouvement puisse être une alternative crédible de lutte pour la croissance et la réduction de la pauvreté au Mali.
La Fenascoh est en train de travailler à la mise en œuvre d’une « plateforme nationale de coopérative ». Cette plateforme viendra combler une absence de cadre de concertation approprié au niveau de mouvement coopératif. Elle permettra également d’avoir un cadre idéal de concertation, mais également de réflexion et d’action dans le but de mettre en synergie l’ensemble des efforts des coopératives dans tous les secteurs confondus. L’objectif est d’arriver à mettre sur pied un Plan d’action opérationnel qui puisse prendre en compte les préoccupations de l’ensemble des coopératives. Ce qui n’est encore pas le cas aujourd’hui, selon le président de la Fenascoh, Moussa Koné.
C’est aussi par ce moyen que le mouvement coopératif peut obtenir la prise en compte de ses préoccupations dans le document de stratégie de lutte pour la croissance et la réduction de la pauvreté au plan national et de bénéficier ainsi des appuis sectoriels des différents départements.
C’est à ce travail que s’attelle le président de la Fenascoh Moussa Koné qui poursuivra les concertations régionales dans les mois à venir. Cependant un bon paquet d’informations et de sensibilisations doit être mis à la disposition des différentes composantes de ce mouvement dans les différents secteurs d’activité et à différents endroits du pays, afin qu’elles se saisissent de l’opportunité d’utiliser cette organisation pour le bonheur des populations maliennes majoritairement pauvres.
Aujourd’hui des centaines de personnes à faible revenu ont pu se donner un toit grâce à leur appartenance aux sociétés coopératives.
Des exemples existent aussi dans d’autres secteurs, mais le secteur de l’habitat apparait nettement comme un secteur pilote, ou du moins prioritaire, en raison de la sensibilité de la question du logement qui, du reste, ne doit plus relever que du domaine régalien de l’Etat. Mais tout dépendra de la prise en compte de cette question par les sociétés coopératives et de leur degré d’implication pour amener l’Etat à les intégrer en tant qu’entités valables.
B. Daou
Le Républicain 24/10/2011