Le Mali soufflera sur la 25e bougie de sa Révolution pour la liberté et le bien être social pour tous ce samedi 26 Mars 2016. En effet, le mardi 26 Mars 1991 que le Mouvement démocratique à sa tête la centrale syndicale de l’UNTM, l’AEEM et une frange patriotique de l’Armée conduite par le Lieutenant Colonel Amadou Toumani Touré, mirent fin aux 23 ans de dictature du Général Président Moussa Traoré. Ce jour a sonné le glas de la pensée unique et inique. Le peuple malien à l’unisson a dit non au parti-Etat que fut l’Union Démocratique du Peuple Malien (UDPM). Et c’est par une liesse populaire que le Mouvement démocratique composé entre autres de l’UNTM, du CNID, de l’ADEMA, de l’AEEM, de l’ADJDP, de la JLD, de l’ADIDE, saluait le 27 Mars, les officiers, sous-officiers et hommes de rangs qui, mus par leur patriotisme, s’étaient joint aux forces civiles pour libérer le Mali de la dictature de GMT qui promettait une couronne d’enfer à « son peuple ». Le héros de cette aventure aux risques incommensurables fut le Lieutenant colonel Amadou Toumani Touré. ATT a, par ce coup d’Etat salutaire mis fin à 23 ans d’assassinats, de soumission, de corruption, gabegie, péculat, de fuite de cerveaux, de tribulation, d’humiliation et de sous développement. La démocratie retrouvée, le cœur des maliens reprit à vibrer d’espérance, de confiance et de dignité retrouvée. Après s’être débarrassé du dictateur, les acteurs du mouvement démocratique mettront en place un organe chargé de tracer la voie pour le multipartisme. Le Comité de Transition pour le Salut du Peuple, CTSP dirigé par le soldat de la Démocratie ATT, fut alors composé de toutes les sensibilités ayant participé au combat pour la liberté. Il dota en 14 mois seulement le pays d’une nouvelle loi fondamentale à la suite d’une Conférence nationale historique et organisa les premières élections libres, inclusives, transparentes et démocratiques. C’est en homme comblé avec le sentiment du devoir accompli qu’Amadou Toumani Touré remettra le pouvoir le 8 juin 1992 à Alpha Oumar Konaré. Le Mali revint ainsi dans le giron de la communauté des nations démocratiques et une place d’honneur lui fut alors réservée dans le concert et autres foras du monde. Le professeur Alpha Oumar Konaré, fils et époux d’enseignant, rentrait ainsi dans l’histoire, en étant le premier président du « Mali démocratique » et aussi celui qui eut comme mission de tracer les voies et moyens pour permettre au peuple malien épris de paix et de justice, d’avoir accès aux droits les plus fondamentaux. Il eut également la lourde responsabilité de faire de la démocratie malienne un model à imiter en corrigeant les errements du régime défunt. A-t-il réussit sa mission sur tous les plans ? A-t-il eu le temps et la quiétude pour se faire ? Que reste-il aujourd’hui du bilan de la Révolution de Mars 1991 ? Toujours est-il qu’aujourd’hui, 25 ans après, le citoyen lambda se pose la question de savoir si les fruits ont tenu la promesse des fleurs.
Youssouf Sissoko