« Le croissant de lune, marquant le début du mois dans le calendrier lunaire, n’ayant pu être observé samedi soir, 30 juillet, le ramadan, le mois de jeûne musulman commencera lundi le 1er août », a annoncé la télévision d’Etat saoudienne Al-Ekhbariya. Il en sera de même aux Emirats arabes unis, au Qatar, au Koweït et au Yémen.
Le ramadan, un des cinq piliers de l’islam, correspond au neuvième mois lunaire de l’année musulmane et rappelle la révélation du Coran au prophète Mahomet par l’archange Gabriel. Ce mois sacré constitue l’un des cinq piliers de l’islam, avec la profession de foi, la prière, l’aumône et le pèlerinage.
Durant cette période, La Mecque, premier lieu saint de l’islam en Arabie Saoudite, rassemble traditionnellement des centaines de milliers de fervents pour le petit pèlerinage de la Omra. Pendant le ramadan, les musulmans doivent s’abstenir de manger, de boire, de fumer et d’avoir des relations sexuelles du lever au coucher du soleil. Le jeûne est rompu chaque jour par un iftar. Le ramadan coïncide cette année avec le mois d’août ce qui rend plus difficile l’observation du rite en raison de la chaleur estivale dans la plupart des pays et de la longueur du jeûne entre le lever et le coucher du soleil.
Le ramadan, l’occasion d’une trêve politique ?
Alors que l’armée américaine espère une accalmie lors du mois sacré de jeûne après une flambée de violence dans le sud de l’Afghanistan, dans les pays arabes, observateurs et croyants s’interroge sur l’évolution des mouvements du «printemps arabe» ces prochaines semaines.
En Syrie, les autorités syriennes redoutent les prières nocturnes pour lesquelles les fidèles se retrouvent dans les mosquées pendant tout le ramadan, un forum pour amplifier la contestation. Dans les milliers de mosquées convergeront tous les soirs des fidèles susceptibles de se transformer en autant de manifestants. Les Comités de coordination de la Révolution syrienne se réjouissent déjà de la perspective de voir «le régime effrayé par le ramadan».
En Egypte, près d’une trentaine de partis politiques et d’organisations de jeunesse ont annoncé ce dimanche 31 juillet leur décision de suspendre leurs manifestations durant la période du ramadan.
Au Yémen, le président Ali Abdallah Saleh, hospitalisé à Ryad depuis une attaque début juin, a appelé ses opposants au dialogue pendant le mois de ramadan.
Maîtriser les prix et assurer un bon approvisionnement des marchés
En Egypte, le gouvernement a pris des dispositions pour maintenir le système de subventions qui permet de garder des prix très bas pour certains produits de base comme le pain.
En Arabie Saoudite, pourtant très peu touchée par le vent de contestation, le ministère du Commerce a imposé aux producteurs de lait de revenir sur leur décision d’augmenter les prix. Le gouvernement a en outre décidé de prendre à sa charge la moitié du prix de l’orge importé pour empêcher une augmentation des prix de la viande, tandis que dans les riches Emirats arabes unis, les autorités ont ordonné de proposer à chaque foyer du riz à moitié prix.
En France, certains quartiers de Paris sont déjà à l’heure orientale. A Barbès, dans le nord de la capitale, des restaurants ont modifié les menus. Dans les cuisines flottera pendant tout le mois des parfums de chorba ou de harira, ce potage épicé par lequel les pratiquants aiment rompre leur jeune quand retentit l’adhan, l’appel à la prière.
Par Roya Mohsen-Khah
Rfi 01/08/2011