Dans une réaction datant d’hier lundi, Djibril Bassolé explique les prochaines étapes de la médiation: «il nous appartient, maintenant, médiation de la Cédéao, de solliciter auprès du président par intérim du Mali, qu’il constitue la délégation qui va pouvoir discuter au nom et pour le compte de l’Etat Malien ». La déclaration poursuit : « le contenu des différentes plates formes sera échangé entre les parties en négociation sous l’égide de la médiation ». Après quoi « nous produirons une synthèse que nous pourrions mettre à votre disposition », a indiqué le ministre. Selon Djibril Bassolé, les chefs d’État de la Cédéao ont formulé des exigences aux différents groupes armés disposés à négocier. «Nous verrons dans la mesure du possible comment satisfaire les revendications légitimes du MNLA ». Le Burkinabé précise que cela se fera « dans le cadre d’un Etat uni fort et stable et qui respecte l’ensemble des droits humains ». Il a enfin tenu à marquer le souci de la médiation pour la cohésion retrouvée au Nord du Mali.
Le contenu de l’autodétermination
Il s’agira pour la médiation de travailler à la cohésion entre les différents mouvements armés qui ont pris les armes mais aussi à la cohésion de l’ensemble des communautés vivant au nord Mali. «Il faut que l’on s’assure que le processus en lui-même, ainsi que les accords auxquels nous allons parvenir obtiennent leur adhésion pleine et entière. Parce que, après et avant tout, ce sont ces populations qui sont au centre de nos intérêts ». Selon Djibril Bassolé, le cadre de dialogue qui sera mis en place par les chefs d’États de la Cédéao entre le Mali et les groupes rebelles déterminera l’agenda des pourparlers inclusifs devant aboutir à l’établissement d’un accord global définitif de paix, de stabilité et de développement. Pour Ibrahim Ag Assaleh, membre du Conseil national de transition de l’Azawad et chef de la délégation, son mouvement revendique désormais l’autodétermination. «Nous revendiquons notre droit à l’autodétermination qui ne veut pas dire sécession. C’est le droit à la vie, à la santé, à l’éducation, les droits politiques et le droit à l’expression», a-t-il précisé. Ag Assaleh assure que le MNLA a réussi pendant des mois de travail à tomber d’accord sur une plateforme politique avec des aspirations très claires et nettes pour pouvoir atteindre le règlemente politique de cette crise qui nous oppose au Mali depuis 52 ans. Parallèlement, un des porte-parole du Mnla avertissait que l’autodétermination est une étape vers l’indépendance de l’Azawad. Gageons que cette déclaration ne sera pas du goût de l’Etat malien et des communautés sédentaires du Nord.
Abdoulaye Ouattara
Le Republicain 09/10/2012