Le Comité de suivi de l’Accord pour la Paix et la réconciliation (CSA) a tenu le lundi 18
février 2019 sa 32ème session ordinaire. Présidée par le président du CSA, M. Ahmed
Boutache, la session s’est ouverte en présence du ministre malien de la Cohésion sociale,
de la Paix et de la Réconciliation nationale, M. Lassine Bouaré et d’autres membres du
gouvernement. On notait également la présence des représentants des mouvements
signataires de l’Accord, en l’occurrence la CMA et la Plateforme, ainsi que des
représentants de la communauté internationale. Plusieurs sujets étaient à l’ordre du jour.
Un sujet d’actualité a fait l’objet de débats. Il s’agit de la prise récente de mesures par le
président de la CMA au niveau de Kidal, consistant à la mise en place d’une opération de
police de sécurisation. A la fin de la session, un point de presse s’est tenu pour donner plus
d’explications aux hommes de médias sur les conclusions de la rencontre.
Le point de presse était animé par le président du CSA, M. Ahmed Boutache, le ministre
malien de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale, M. Lassine Bouaré
et la représentante des Nations unies, Mme Joanne Adamson. Lors de ce point de presse, les
questions des hommes de médias ont surtout porté sur la réaction des autres parties face à
la mesure prise le président de la CMA de Kidal ; avec la mise en place d’une opération de
police de sécurisation.
Pour le président Ahmed Boutache, cette décision constitue, du point de vue du CSA et de
celui de la médiation, une violation flagrante de l’Accord et une atteinte aux prérogatives
régaliennes du gouvernement. Pour lui, «ce sont des prérogatives qui relèvent d’abord et
avant tout au gouverneur qui se trouve à Kidal. Nous considérons donc que ces mesures à
caractère règlementaire indument prises par le président de la CMA sont nulles et de nul
effet». Il ajoutera en interpellant le président de la CMA de ne plus avoir à prendre de
pareilles initiatives qui constituent, pour lui, une violation flagrante de l’Accord.
Sur le même sujet, le ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation
nationale déclara : «on fait un constat regrettable, et on en appelle à la bonne volonté des
uns et des autres pour rester dans le sens de l’apaisement et de la mise en œuvre de
l’Accord pour la paix et la réconciliation». En somme, cette décision constitue une violation
flagrante du document signé par les différentes parties et une atteinte aux prérogatives
régaliennes de l’Etat malien.
Rappelons que l’ordre du jour de cette 32ème session a porté sur la communication du
représentant du gouvernement au sujet de l’évolution de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Il y avait également au menu, la présentation des rapports des
sous-comités thématiques en complément à l’exposé fait par le gouvernement, la
présentation du résultat des concertations maliennes sur l’inclusivité, y compris celle des
femmes au processus de paix. D’autres points inscrits à l’ordre du jour de la réunion avaient
trait à la présentation du troisième rapport de l’Observateur indépendant, et à l’examen des
conclusions et propositions formulées à l’issue de la retraite du 17 février 2019.
Sur ces sujets, le président du CSA a révélé que les participants ont examiné les progrès
réalisés dans la mise en œuvre des points inscrits dans la feuille de route de mars 2018. «Je
crois qu’il y a globalement une satisfaction quant aux progrès enregistrés», a apprécié
Ahmed Boutache.
En outre, il a indiqué que les participants ont également examiné d’autres points inscrits à
l’ordre du jour; notamment celui relatif à l’inclusivité, y compris de la jeunesse et du genre.
Là, le président du CSA a estimé qu’il y a des efforts à faire pour pouvoir aboutir à des
résultats. «Nous avons également entendu la présentation du rapport de l’observateur
indépendant qui sera rendu public et auquel tout le monde aura accès», a-t-il annoncé. En
outre, le président du CSA a souligné qu’il y a aussi une retraite qui a été organisée
récemment en deux volets. Il s’agit, dit-il, du volet équipe de médiation internationale et du
volet informel, qui ont pu faire une évaluation de ce qui a été fait jusque-là par le CSA, c’est-
à-dire des lacunes relevées dans son mode de fonctionnement et des améliorations qu’il y a
lieu d’apporter. «Je pense que les éléments retenus à l’issue de ces échanges figureront dans
le communiqué qui sera rapidement publié», a conclu Ahmed Boutache.
Dieudonné Tembely
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