Le ministre Diop «Avec réalisme, les groupes armés doivent accepter la main tendue du Gouvernement»

Cette rencontre visait à impliquer toutes les composantes de notre pays dans le processus d’Alger, avec l’espoir de recueillir les contributions toutes les couches sociopolitiques et professionnelles du Mali, afin d’enrichir la position du Gouvernement malien. C’est pourquoi, à l’ouverture de ces assises, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, l’ambassadeur Abdoulaye Diop, chef de la délégation gouvernementale, a profité de cette tribune pour éclairer les lanternes des participants et apporter des apaisements par rapport à certains points de discorde. Tout d’abord, il a réaffirmé qu’il n’est pas question pour la délégation malienne d’accepter un accord qui ne respecte pas l’unité, la laïcité et le caractère unitaire de la République du Mali. Il a également martelé que sa délégation n’est d’accord avec le concept de régions intégrées du nord, mentionné dans le projet d’accord proposé par la médiation. D’après lui, il n’est pas question pour le Gouvernement d’accepter ce concept.

Car, a-t-il expliqué, la région est le deuxième niveau de collectivité après le niveau national. Il a aussi fait savoir que ce qui sera convenu à Alger sera appliqué par tous, sur l’ensemble du territoire national. Donc, pas question, le croire, d’accorder des faveurs à une région au détriment des autres. Avec cette intention du Gouvernement, le ministre Diop a invité nos frères égarés «à accepter avec réalisme la main tendue du Gouvernement». Car, a-t-il relevé, conformément aux pertinentes résolutions de l’ONU et à la Constituions malienne, ce n’est pas à l’ordre du jour pour le Président de la République et le Premier ministre d’accepter une idée de fédéralisme pour notre pays. C’est la raison pour laquelle, il a noté la nécessité d’obtenir très rapidement un accord pour que le Mali retrouve la paix et emprunte le chemin du développement. Il a aussi indiqué aux participants que lorsqu’on va à une négociation, il faut souvent accepter  de faire des compromis. «On ne peut tout gagner tout ce qu’on veut dans une négociation. C’est du donner et du recevoir», a-t-il déclaré.
L’opposition boude la rencontre

Au cours de ces assises, l’opposition a brillé par son absence. Cette démarche de l’opposition de jouer la politique de la chaine vide a suscité l’étonnement et l’incompréhension dans la salle de presse du CICB. Car, tout le monde s’attendait à voir l’opposition républicaine face à face avec le Gouvernement, oubliant ainsi, ne serait-ce qu’une journée les querelles politiques et politiciennes et apporter ses contributions tant clamées depuis des mois. Aux dernières nouvelles, Il semble que l’opposition n’ait pas apprécié le modus operandi choisi par le Gouvernement pour l’organisation de cette table ronde.

Selon nos sources, Soumaïla Cissé et ses compagnons ont déploré le fait l’opposition n’ait pas été associée à l’élaboration des termes de référence de ces assises. C’est pourquoi, elle a tout simplement choisi de bouder la rencontre. Ce qui est regrettable. Car, aucun sacrifice n’est de trop pour parler du Mali et de la paix. Cette information a été confirmée enfin de soirée par un communiqué de l’opposition républicaine, dans lequel ses animateurs déplorent la précipitation avec laquelle cette table ronde a été organisée par le Gouvernement.

Youssouf Diallo

Source: Le 22 Septembre 2015-02-08 20:49:50