D’entrée de jeu, le Lt Colonel Koumaré a expliqué «nous ne sommes pas venus pour réprimer ou faire des sous, c’est-à-dire chercher de l’argent facile. Que non! Cette décision découle de notre ferme volonté de sauvegarder des vies humaines. Elle est également une exigence de l’Assemblée générale des Nations Unies tenue le 3 mars dernier. Nous profitons donc de la rentrée scolaire, qui est une période de grande mobilité sur les routes, pour informer, sensibiliser, faire adhérer tout le monde et, enfin, appliquer la loi dans toute sa rigueur, dans l’intérêt de tous».
Ensuite, le ministre précisera que «la sanction sera différée, c’est-à-dire qu’elle ne sera pas appliquée à partir du 1er octobre, comme annoncé précédemment. Nous voulons prendre des mesures d’accompagnement, en collaboration avec les départements des Finances et du Commerce, afin de rendre les casques accessibles à moindre coût aux usagers. On pourrait aller vers des exonérations, qui seront étudiées et mises en œuvre par les services compétents de l’Etat. Nous allons également nous impliquer, avec mes collègues du gouvernement, pour que les ventes de motos comportent obligatoirement des casques».
Et Koumaré d’ajouter «ce n’est pas tout. Parallèlement à cette action, nous allons poursuivre notre programme de sensibilisation, d’information, de formation et d’éducation, avec les ministères concernés, aux rudiments du Code de la route à destination du monde scolaire et universitaire. Les travailleurs des services publics, parapublics et privés, les organisations socioprofessionnelles et religieuses seront aussi concernés par nos différents programmes de sensibilisation».
Le ministre Koumaré tient à faire du port du casque son cheval de bataille. «Nous sommes déterminés, après les différentes phases de sensibilisation, à faire appliquer la loi, en espérant, bien sûr, que tout le monde y adhère. Nous y tenons, une fois de plus, pas pour quelques sous, ce que certains avancent déjà pour jeter le discrédit sur l’opération, mais pour sauvegarder des vies humaines, parce les statistiques sont effrayantes. Tenez-vous bien, 70% des victimes montées sur des engins à deux roues sont soit tuées par un traumatisme crânien soit souffrent de séquelles durant tout le reste de leur existence».
Rappelons que 573 personnes, motocyclistes ou passagers de motos, ont été tuées au Mali en 2009, contre 687 en 2010 et 889 en 2011. Ces victimes, dont le nombre augmente chaque année, sont à 60% des jeunes. 79% des accidents de la route dans notre pays impliquent des engins à deux roues, selon les statistiques de 2011.
Alors, portons le casque, pour éviter que le cerveau ne heurte le crâne avec force et que l’énergie du choc ne se propage dans les zones fragiles du crâne. Portons le casque pour empêcher le contact direct entre le crâne et l’objet heurté, notamment le goudron.
Enfin, impliquons-nous tous pour faire du port du casque une réalité au Mali. Car, cela sera bénéfique pour nous-mêmes, nos cadets et nos enfants. Le port du casque ne saurait être la seule affaire du gouvernement. C’est désormais une question d’utilité et de santé publique. A suivre.
Chahana Takiou
Le 27/09/2012