Les élus de la nation ont adopté par 100 voix pour, 14 contre et zéro abstention le Collectif budgétaire 2016. C’est un ambitieux budget qui accorde une large place à l’investissement. Ce qui a fait dire au ministre de l’Economie et des finances, Boubou Cissé, devant l’Assemblée nationale, que le budget de 2016 est à l’image des ambitions que le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, nourrit pour le Mali.
Avec ce Collectif, les prévisions de ressources du budget d’Etat rectifié 2016 s’élèvent à 1 802,046 milliards de FCFA contre 1 828,106 milliards de FCFA prévus dans le budget initial, soit une diminution de 26,060 milliards de FCFA ou un taux négatif de 1,43%. Tandis que les prévisions de dépenses du budget d’Etat initial passent de 2 002,873 milliards de FCFA à 2 058,003 milliards de FCFA dans le budget rectifié, soit une augmentation nette de 55,130 milliards de FCFA ou un taux d’accroissement de 2,75%.
Cette révision de la loi de Finances initiale vise à intégrer certaines actions publiques qui n’avaient pas été prévues. Parmi ces actions figurent: «le Fonds de Développement Durable, prévu comme outil de financement pour les projets de développement dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, l’organisation des élections communales et du Référendum, la création de deux nouveaux ministères (le Ministère de l’Elevage et de la Pêche et le Ministère de la Recherche Scientifique) et une fusion du Ministère de la Coopération Internationale avec celui des Affaires Étrangères, l’opérationnalisation de deux nouvelles régions (Ménaka et Taoudénit), les projets d’investissements dans les infrastructures, notamment le Programme d’Aménagement et d’Infrastructures Routières Structurantes (PAIRS)». Elle vise aussi à prendre en charge la baisse de certaines recettes budgétaires.
Au niveau des recettes, la modification de la loi de Finances 2016 vise à prendre en charge la réduction nette des recettes budgétaires de 26,060 milliards de FCFA. Au niveau des dépenses, la modification de la loi de Finances 2016 vise à inscrire les dépenses nettes de 55,130 milliards de FCFA résultant, d’une part, de l’augmentation des dépenses de 134,112 milliards de FCFA et d’autre part, de la diminution des dépenses de 78,982 milliards de FCFA.
Les augmentations concernent les rubriques suivantes: «les prévisions des recettes de la TVA-TPS/Douanes pour 249,200 milliards de FCFA dans le collectif 2016 contre 246,056 milliards de FCFA dans le budget initial 2016, soit une augmentation de 3,144 milliards de FCFA ou un taux 1,26%, les prévisions des recettes de la Taxe Intérieure sur Produits Pétroliers (TIPP) estimées à 98,100 milliards de FCFA dans le collectif 2016 contre 86,875 milliards de FCFA dans le Budget initial 2016, soit une augmentation 11,225 milliards FCFA ou un taux de 11,44%, les prévisions des recettes sur exercices antérieurs (douanes) qui se chiffrent à 2,748 milliards de FCFA dans le Collectif 2016 contre 2,649 milliards de FCFA dans le budget initial, 2016 soit une augmentation de 0,099 milliard de FCFA ou un taux de 4%, les prévisions des recettes issues des amendes et confiscations de 2,509 milliards de FCFA dans le Collectif 2016 contre 1,775 milliard dans le budget initial 2016, soit une augmentation de 0,734 milliard de FCFA ou un taux de 41%, les prévisions de recettes liées à la taxe sur autres produits qui n’étaient pas prévues dans le Budget initial 2016 passent à 1,100 milliard FCFA dans le Collectif 2016».
D’après le ministre des Finances, avec ce budget, notre pays se donne les moyens de se transformer, conformément aux aspirations du peuple. Selon lui, c’est la première fois que les dépenses sont en dessous de 60% du budget. «Sans cette restructuration, la croissance ne pourra pas être réalisée. Dans le budget, il est prévu le financement des projets qui vont amener la croissance dans notre pays.
Ces projets vont nous donner des infrastructures de base nécessaires dont les budgets ont connu une augmentation. Le budget est à l’image des ambitions que le Président de la République nourrit pour le Mali. C’est un budget réaliste qui tient compte d’un environnement économique difficile», a déclaré le ministre des Finances devant l’Assemblée nationale. En répondant à un député, il a indiqué que la baisse dans le recouvrement de l’aide extérieure est imputable à la crise financière internationale. Il a fait savoir que les partenaires traditionnels sont confrontés à des difficultés. Ce qui les amenés à réduire l’aide publique au développement.
Youssouf Diallo