Les chefs d’Etat-major de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) sont en conclave à l’école de maintien de la paix Alioune Blondé Bèye de Bamako. L’objet de la rencontre est la planification finale du concept d’opération de l’engagement au Mali de la Force en attente de la Cédéao (Fac). Il s’agit d’arrêter les modalités pratiques pour le déploiement de la Force de la mission de la Cédéao au Mali, baptisée Micema. Le dernier virage, peut-on dire.
C’est le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel-major Yamoussa Camara qui a présidé la cérémonie d’ouverture. Dans son adresse aux patrons des armées de la sous-région, le ministre a expliqué par rapport à la crise du Nord que » le déficit capacitaire de l’armée malienne plusieurs fois mis en exergue, n’explique pas tout en réalité. Du reste, très peu de nos armées auraient tenu face à l’assaut conjugué de la faune de groupes armés présents dans le Nord. L’armée malienne a certes pris un coup mais elle reste débout et fait le serment d’honorer le contrat moral qui la lie à la nation ». Il ajoutera que ce qui se passe au Nord du pays est le fruit des décennies de mal gouvernance politique et sécuritaire. Yamoussa Camara a beaucoup mis l’accent sur le fait que le peuple du Mali et l’armée malienne doivent être le fer de lance de toute stratégie de sortie de crise et que les autres initiatives s’inscrivent dans la logique d’un accompagnement positif, comme récemment indiqué dans l’adresse à la nation du président de la République par intérim, Pr. Dioncounda Traoré.
Tout en appréciant à sa juste valeur la main de solidarité que nous tend la Cédéao pour la résolution de la crise, le ministre Yamoussa a été clair : « Nous l’acceptons de bon cœur, tout en vous demandant de ne pas chercher à vous substituer ni aux forces de défense et de sécurité du Mali, ni au peuple malien dont vous mesurez la sensibilité. Il s’agit de problèmes existentiels de la nation malienne. Tout ce que vous poserez comme acte, sera retenu par l’histoire, en bien ou en mal, comme jurisprudence à travers l’espace Cédéao. Agissez, je ne puis résister à la tentation de le dire, comme vous aimeriez que l’on vous traite dans des circonstances similaires« .
Pour le président du Comité des chefs d’Etat-major de la Cédéao, le général Soumaïla Bagayoko, » ce sont des frères qui se sentent concernés par le malheur qui frappe le Mali, qui viennent l’aider , le soutenir et l’appuyer pour mettre hors du territoire les terroristes, les extrémistes religieux qui sèment la désolation au Nord du pays « .
La présente rencontre qui s’achève le 15 août prochain aura, outre la planification finale de la Micema, à analyser la situation sécuritaire en Côte d’Ivoire. Une fois déployée, la Micema aura principalement pour but d’assurer la sécurité des autorités et des institutions de la transition, de contribuer au renforcement des capacités des forces de défense et de sécurité maliennes à travers leur réorganisation et leur entrainement, et enfin, de les soutenir dans la reconquête du Nord-Mali actuellement occupé par des groupes rebelles islamistes.
Abdoulaye Diakité
L’Indicateur du Renouveau
(14 Août 2012)