« Le Mali a donc désormais un Accord de paix consensuel, qui sert de cadre général pour la résolution durable de toutes les dimensions de la plus grave crise de l’histoire de notre pays. Cet Accord vient sceller à jamais la retrouvaille entre les Maliens », a déclaré le ministre devant le Conseil de sécurité. Selon lui, cet accord, dans le respect de l’unité et de l’intégrité territoriale du Mali, ainsi que du caractère laïc et de la forme républicaine de l’Etat, « crée également les conditions de la stabilité à long terme, car la nation malienne retrouvée conduira efficacement une lutte sans merci contre le terrorisme, le narcotrafic et autres réseaux criminels dans le domaine de la migration irrégulière ».
Le plus difficile, indique le ministre, reste à présent la mise en œuvre effective des dispositions de cet instrument. La prise en compte « des évolutions positives du Processus de paix au Mali », dans le futur mandat de la MINUSMA, est d’une importance pour le gouvernement malien. « A cet égard, le Gouvernement du Mali souhaite que le futur mandat de la MINUSMA soit axé essentiellement autour de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali », a déclaré le ministre Abdoulaye Diop.
Pour le gouvernement malien, la MINUSMA doit poursuivre: « l’appui au dialogue politique et à la réconciliation nationale ; l’appui aux efforts du Gouvernement dans le domaine de la sécurité, de la stabilisation et de la protection des populations civiles ; l’appui au rétablissement de l’autorité de l’Etat dans tout le pays, à la reconstruction du secteur de la sécurité malien, à la promotion et la protection des droits de l’homme, et à l’aide humanitaire », a énuméré le ministre. Plus spécifiquement, le Gouvernement du Mali demande aux membres du Conseil de sécurité de «donner mandat à la MINUSMA d’aider les autorités maliennes et l’ensemble des parties prenantes maliennes en vue de la mise en œuvre effective et intégrale de l’Accord ».
Il s’agit notamment de: la poursuite de ses missions de bons offices pour prévoir, prévenir, atténuer et régler tout conflit; l’appui au Comité de suivi avec à sa tête l’Algérie et au rôle central du Gouvernement dans la mise en œuvre de l’Accord ; le renforcement de la collaboration entre la MINUSMA et les autorités maliennes, et le rétablissement de la confiance entre elle et les populations; le renforcement des moyens humains, matériels et financiers de la MINUSMA à hauteur des défis sécuritaires, du relèvement rapide et du développement dans la mise en œuvre du mandat.
Sécurité, stabilisation et protection des civils,
« Le Gouvernement du Mali appelle le Conseil de sécurité à autoriser à nouveau la MINUSMA à aider les autorités maliennes à stabiliser les principales agglomérations, en particulier dans les Régions du nord du pays, d’écarter les menaces et de prendre des dispositions pour empêcher le retour d’éléments armés dans ces zones. Le Conseil de sécurité devrait renouveler son autorisation à la MINUSMA d’appuyer les Autorités maliennes, afin de coordonner les efforts internationaux, en vue du cantonnement des combattants des groupes armés, de l’élaboration et de la mise en œuvre du programme DDR des ex-combattants et du démantèlement des groupes armés.
Le Conseil de sécurité est également prié d’autoriser à nouveau à la MINUSMA d’assurer la protection des civils immédiatement menacés de violences physiques, d’assurer une protection particulière aux femmes et aux enfants touchés par le conflit armé et de répondre aux besoins des victimes de violences sexuelles et sexistes liées au conflit », a sollicité le ministre Abdoulaye Diop.
Pour atteindre ce résultat, la MINISMA doit être invitée à étendre sa présence dans le nord du pays, notamment dans les zones où les civils sont en danger, appuyer l’application du cessez-le-feu et des mesures de confiance sur le terrain et renforcer sa coordination opérationnelle avec les Forces armées et de sécurité du Mali. Il y a lieu également de faire prendre en charge le programme DDR et faire en sorte que tous les combattants des groupes armés qui ne seront pas intégrés dans les forces armées et de sécurité bénéficient de programmes de réinsertion socio-économique…
B. Daou
Source: Le Républicain-Mali 24/06/2015