Le référendum constitutionnel, voulu par IBK, pour parachever les accords d’Alger en vue de sceller la paix définitive dans notre pays, entre dans sa phase terminale et décisive, la mouture ayant été adoptée par les députés. Mais avant le jour J des opérations prévues le 09 juillet, des voix se sont élevées pour dénoncer la démarche présidentielle « de dérive totalitaire » en vue de renforcer un pouvoir déjà dominateur. Mais aux dernières informations, IBK a décidé de faire marche arrière au cas où les opposants, réfractaires aux textes, rejettent l’accord d’Alger au niveau international de même que vis-à-vis des partenaires et bailleurs de fonds du Mali. L’opposition prendra t-elle la balle au rebond ?
Pour IBK, « le Mali évolue, sa politique aussi » selon le principe de l’immuabilité de toute vie humaine. Selon les partisans de la majorité présidentielle, « une constitution même sacrée n’est pas une écriture divine intouchable et non révisable en certains de ces articles ».
Autrement, le chef de l’Etat veut aujourd’hui adapter notre loi fondamentale aux réalités socio-économiques actuelles de la nation malienne entamée par les revendications de certaines couches sociales du nord. Vu sous cet angle, le projet de révision parait légitime et légal en étant voté par le parlement. Selon la présidence de la République, IBK serait sensible aux cris de cœur de l’opposition qui ne le laisseraient pas indifférents en tant que Malien sang pur. Seulement, il regrette que le slogan « An tè, A Bana » ferme systématiquement la porte au dialogue constructif.
Quelques rappels des faits
De 1992 à 2002, le président Alpha Oumar Konaré a tenté l’aventure de révision constitutionnelle sans succès, le même cas est valable pour Amadou Toumani Touré (2002 à 2012). Les concepteurs de l’actuelle révision ont pour arguments que les opposants d’aujourd’hui étaient les partisans de la réforme d’hier. A commencer par Madame Sy alors Gouverneure et son mari Ousmane Sy l’artisan principal du changement. Pendant la même période (1992-2002) TiébiléDramé était membre d’un gouvernement et son parti, le PARENA, consentant en tant que comptable de la gestion gouvernementale de l’époque. Le cas Modibo Sidibé est anecdotique d’une pérennisation au pouvoir presque 20 ans (1992-2011) jour pour jour quand il présidait aux destinées de plusieurs ministères, avant d’être parachuté au Secrétariat général et de diriger l’hôtel de la Primature. Pourtant, il n’a rien eu à dire sur les révisions passées sous son nez et à ses barbes … Sauf qu’il est l’enfant des révisions tentées, les autres les crachats…
IBK est donc formel, il pense n’avoir « rien inventé », que « le monde est en mutation et que le conservatisme stérile est antagonique au progrès », que le Mali debout avance, lentement mais sûrement.
IBK en veut pour preuve aussi que « l’opposition parlementaire a participé à tout le processus et que nombre de ses amendements ont été retenus ».
IBK veut que ses ainés de l’opposition restent en phase avec nos consciences, en hommes vertueux, détenant la vérité par devers tout, et d’éviter enfin de maintenir le peuple dans l’ignorance…
Pour revenir aux vœux de l’opposition de retirer le projet de révision, le locataire de Koulouba demande clairement aux opposants de clamer haut et fort leur hostilité aux différents accords scellés par le Mali pour la paix. Car IBK pense que la révision est le relais et le boulevard royal vers la paix définitive au Mali. Si l’opposition gagne ce pari de dénoncer l’accord difficilement accouché, aux yeux des partenaires, bailleurs et tous ceux qui combattent au nom du Mali, nul doute, lui « Kankélétigui » fera marche arrière. Reste à savoir si les opposants accéderont à cette requête. Les débats sont ouverts.
Issiaka SIDIBE
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