Au Centre International de Conférences de Bamako, les débats auront été houleux. Toutefois, tant bien que mal, le Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP), pu trouver une monture pour la transition. Jusqu’à l’heure, ladite monture aura été adoptée sur le mécontentement du M5 RFP qui ne l’entendrait pas de cette oreille. Néanmoins, il est très peu probable que le Mouvement puisse changer grand-chose.
En somme, le CNSP reste le maitre incontesté du jeu puisqu’il présidera un collège qui nommera le président de la Transition ainsi que son vice-président. Un gouvernement de 25 membres sera mis en place dont les membres seront nommés par le Premier ministre de ce même gouvernement, et ce, conformément à la Constitution du 25 février 1992. Egalement, un Conseil National de Transition sera mis en place composé de 121 membres. Des membres qui représenteront les forces vives de la Nation. Son président sera choisi par ses pairs. Enfin, la durée de la Transition sera de 1 an et demi.
La déclaration des mesures prises aura toutefois mis à jour l’incompatibilité de points de vue entre le M5 RFP et la junte. Par ces décisions, le CNSP aurait eu à cœur de montrer à l’opinion nationale et internationale qu’il est bel et bien seul auteur du putsch. La junte n’aurait pas fait le coup d’Etat pour ensuite vite se débarrasser du pouvoir. Il semblerait bien qu’Assimi Goita et ses compères veulent jouer un rôle de premier plan dans la gestion du pouvoir, et ce, même après la nomination du président de la Transition.
Les décisions étant prises, vivement alors leur concrétisation. Une inconnue demeure toutefois, c’est la réaction de la CEDEAO qui, elle, voulait une transition de un an, avec à sa tête un civil. L’organisation fera-t-elle un forcing ou s’accommodera-t-elle des décisions de la junte ?
Ahmed M. Thiam