Dans son intervention, le président de la Maison de la presse, Makan Koné, a souligné que cette journée à l’instar des précédentes journées est toujours pleine de significations. «Nous la célébrerons pour la première fois dans un Mali poste-crise et à la suite des élections présidentielle et législatives saluées pour tous. Nous devons jouer notre rôle d’information et d’éveil des esprits et des consciences afin que jamais la liberté de la presse ne soit aussi menacée qu’elle a été, il y a encore quelque mois dans notre pays», a déclaré Makan Koné.
Il a par ailleurs rappelé les agressions, les emprisonnements, les interpellations intempestives, les détentions illégales qu’ont subis certains journalistes, sans oublier les descentes musclées dans certains journaux de la place. Résultat, selon Makan Koné, «notre pays a perdu 23 places cette année en se classant 122ème sur 178 à cause de ces agressions». À l’en croire, 71 journalistes ont été tués à travers le monde entier ; 826 arrêtés ; 2160 agressés ; 87 enlevés et 77 exilés. Mais dans notre pays, selon le président de la maison de la presse, «il n’y a pas eu de cas graves de violation de la liberté de la presse. Mais, depuis quelques temps, les critiques deviennent difficiles». En outre, Il a indiqué que cette journée est une occasion pour jeter un regard rétrospectif sur le devenir et l’avenir de notre activité professionnelle. Et de conseiller : «Nous devons savoir que notre pays n’est pas un pays normal et évitons de jeter de l’huile sur le feu».
Pour le doyen Gaoussou Drabo, la presse a toujours joué sa partition dans les tentatives de restaurer la paix et l’unité dans notre pays et poursuit encore aujourd’hui ce qu’elle considère comme une mission dans un contexte moins dramatique, mais toujours complexe et difficile. Il a souligné que rien d’important, de positif et de durable n’est peut être construit sans la presse.
Le ministre de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication, Mahamadou Camara, a félicité les organisateurs pour le choix du thème, parce qu’elle est essentielle aujourd’hui compte tenu du contexte de crise que travers notre pays. Selon Mahamadou Camara, la liberté de la presse ne peut s’exercer sans un sens élevé de la responsabilité et du respect des règles éthiques et déontologiques. «Vous pouvez tout écrire, vous pouvez tout dire, mais sans mentir. Vous avez le droit de donner toute information, mais vous n’êtes pas droit à la diffamation. Vous pouvez vous opposer, vous pouvez critiquer, c’est même votre devoir, mais vous ne devez pas insulter. Car chaque citoyen a le droit d’être respecté et a le droit à la dignité. C’est notre responsabilité, nous les journalistes de respecter ce droit», a-t-il déclaré. Avant d’appeler les journalistes à une auto- responsabilisation.
Diango COULIBALY
Le Reporter 2014-05-07 19:40:47