Après dix jours d’intenses travaux, la mission du Fonds monétaire international (FMI), conduite par Boriana Yontcheva, se réjouit des performances macroéconomiques soutenues de notre économie. Tous les critères de performances liés à la bonne gouvernance du programme en 2016 ont été atteints, a indiqué le chef de mission. Cette mission du Fonds monétaire international entre dans le cadre des consultations relatives à la septième revue du programme économique et social du gouvernement appuyé par l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) du FMI approuvé en décembre 2013.
L’information a été donnée hier jeudi 11 mai 2017 à la faveur d’une conférence de presse par le ministère de l’Economie et des Finances à l’Hôtel de l’Amitié. Elle était co-animée par le ministre des Finances et de l’Economie, Dr. Boubou Cissé et du chef de la mission du FMI, Boriana Yontcheva.
D’entrée de jeu, le chef de la mission du FMI a fait le bilan de la rencontre avec le MEF à travers une lecture préliminaire des conclusions.
A l’issue de la mission, Mme Yontcheva a déclaré que la mission du FMI et les autorités sont parvenues à un accord préliminaire qui permettra de recommander au Conseil d’administration la conclusion de la septième revue du programme appuyé par la FEC et la prorogation d’une année du programme. Suivant le calendrier actuel, dira-t-elle, la septième revue du programme FEC devrait être conclue en Juillet 2017, avec l’examen du dossier par le Conseil d’Administration du FMI. Elle s’est réjouie des performances macroéconomiques soutenues de notre économie qui s’est caractérisé en 2016 par un taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) à 5.8%, et l’inflation a été contenue à moins de 1%, reflétant des prix du pétrole bas. Le déficit budgétaire s’est situé à 3,9% du PIB en ligne avec les objectifs du programme, certaines recettes supplémentaires ayant permis de compenser les dépenses additionnelles engagées pour faire face aux élections et aux besoins sécuritaires, a ajouté Mme Yontcheva. En revanche, le déficit du solde global de la balance des paiements s’est creusé de 2,3 points de pourcentage pour atteindre 3,9 % du PIB, déplorera-t-elle.
Selon elle : « La mission et les autorités ont examiné l’exécution budgétaire pour 2016 et le début 2017. Tous les critères de performances du programme en fin décembre 2016 ont été atteints. Des retards ont été toutefois enregistrés dans la mise en œuvre des réformes structurelles prévues à fin Décembre, même si des progrès encourageants ont été notés. » Et d’ajouter que la croissance économique devrait rester forte en 2017 mais les risques sont baissiers, notamment en raison des conditions d’insécurité et du renchérissement des conditions de financement du marché. Elle a souligné également les revendications sociales en cours qui ont donné lieu à des dépenses budgétaires non prévues en 2017.
Elle a informé que l’équipe du FMI et les autorités se sont accordées sur la nécessité de maintenir les dépenses en ligne avec les ressources budgétaires, tout en protégeant les dépenses sociales et en stimulant l’investissement public à moyen terme. A ces accords, il faut ajouter la mobilisation des recettes nationales. Cependant, la mission du FMI soutient l’objectif des autorités d’atteindre un déficit budgétaire global de 3% du PIB en 2019, un des critères de convergence de l’Uémoa. Dans le communiqué de fin de mission, la mission a également encouragé l’achèvement des réformes en cours visant à limiter les dépenses fiscales par le contrôle des exonérations discrétionnaires et souligné l’importance d’améliorer la mobilisation des recettes, y compris par la fixation de prix des produits pétroliers à la pompe reflétant l’évolution des cours mondiaux de ces produits tout en limitant l’impact sur les populations les plus vulnérables
O.D