La guerre légitime, légale, rapide et propre que nous voulons mener avec l’appui de la communauté internationale contre les groupes occupant le nord du Mali requiert davantage de temps pour régler tous les détails techniques, stratégiques et politico-juridiques, a déclaré M. Traoré, qui s’exprimait à l’occasion de la nouvelle année.
Cependant, je puis vous assurer d’une chose: c’est que le Mali n’attendra pas des mois, comme certains semblent le préconiser. Nous n’attendrons pas que le cancer fasse des métastases dans tout le corps. La guerre contre les terroristes se fera plus tôt qu’on ne le pense et l’armée malienne y jouera les premiers rôles, a-t-il ajouté.
Selon lui, l’armée malienne sera aux avant-postes et elle se prépare activement conformément à sa vocation à entreprendre dans un avenir proche la reconquête des régions occupées.
Le 20 décembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a donné son feu vert à l’envoi d’une force internationale pour chasser les islamistes du nord du pays, en fixant des conditions qui ne devraient pas rendre possible son déploiement avant des mois.
Aucun calendrier précis n’a toutefois été décidé pour ce déploiement, programmé par étapes selon l’ONU, qui a également insisté sur la nécessité de dialoguer avec les groupes armés du Nord rejetant le terrorisme et la partition du pays.
En novembre, l’envoyé spécial de l’ONU au Sahel, Romano Prodi, avait jugé que tous les experts s’accordaient pour dire qu’une action militaire dans le nord du Mali ne serait pas possible avant septembre 2013.
Selon Dioncounda Traoré, l’offre de dialogue de Bamako faite aux Maliens ayant décidé de s’exprimer par les armes reste intacte.
Nous sommes prêts à engager un dialogue honnête et sincère dès que les préalables en seront réalisés. Je les engage à saisir cette opportunité et cette main tendue avant qu’il ne soit trop tard, a-t-il prévenu.
Selon lui, 2012 a été une année noire, une année tragique pour le Mali, secoué en janvier par une offensive de groupes armés qui ont profité de la confusion créée par un coup d’Etat militaire le 22 mars pour prendre, entre fin mars et début avril, le contrôle des trois régions du vaste Nord, en grande partie désertique.
Aujourd’hui, a-t-il constaté, les trois régions administratives formant le Nord (Kidal, Gao et Tombouctou) ainsi qu’une partie de la région de Mopti (centre) sont occupées par des irrédentistes, des terroristes – jihadistes et autres salafistes – se réclamant de l’islam mais en réalité tenant d’un anti-islam intégriste et rétrograde, des narcotrafiquants et d’autres acteurs du crime organisé et transfrontalier.
Ces obscurantistes sortis tout droit du Moyen Age ont fait du Mali un entrepôt d’otages et un sanctuaire pour les barons de la drogue, a dénoncé Dioncounda Traoré, en reconnaissant des erreurs d’appréciation et un manque d’anticipation des autorités maliennes.
En dépit des difficultés, je voudrais dire très fort que ma conviction est intacte dans la perspective imminente de la libération totale du Mali et que mon espoir est également intact dans le retour du Mali parmi les grandes nations démocratiques et laïques du continent, a-t-il affirmé.
(©AFP / 31 décembre 2012 22h47)