au Mali, dix mines d’or sont en cours d’exploitations par les sociétés minières. A cela s’ajoutent des sites d’orpaillages. Mais force est de reconnaitre que l’or brille peu pour les maliens même s’il contribue d’une manière ou d’une autre à l’économie nationale, « 300 milliards de FCFA dans le budget du Mali », selon le ministre des Mines Tiemoko Sangaré, invité de ce point de presse du Porte parole du gouvernement. Cependant, une partie de la production de l’or concernant l’orpaillage se fait de manière incontrôlée, amenant les autorités à s’interroger sur la destination de l’or et surtout sur l’usage qu’on peut faire des ressources issues de l’exploitation incontrôlée de cette richesse minière. Le traditionnel point presse organisé par le gouvernement à l’issue de chaque conseil des ministres, animé par le ministre du Commerce Porte parole du gouvernementAbdel Karim Konaté dit Empé, avait pour invités, le ministre des mines, Pr Tiémoko Sangaré, et son homologue Nina Walet Intalou de l’artisanat et du tourisme.
La production nationale bien comptabilisée est de l’ordre de 50 tonnes, pendant qu’aux Emirats Arabes, une partie de l’or malien équivalant à 60 tonnes a été acheté, a appris le gouvernement malien. Ce qui amène le Professeur Tiemoko Sangaré à s’interroger ; « aujourd’hui, il urge d’organiser ce secteur qui représente 4 défis pour notre pays. Un défi économique, un défi socio sanitaire, un défi environnemental et enfin un défi sécuritaire, personne ne sait qu’est ce qui peut être fait de ce qui est soustrait comme or. Qui sait s’il n’y a pas une partie de l’or qui sert à financer le terrorisme dans notre pays », a déclaré hier jeudi 9 novembre 2017, le ministre des mines, Pr Tiémoko Sangaré lors du traditionnel point de presse du Porte parole du gouvernement.
L’Or malien sert-il à financer le terrorisme qui fait actuellement des ravages à travers le monde, particulièrement au Mali ? La question vaut son pesant d’or. Et le gouvernement malien doute réellement si ce n’est pas le cas. A l’heure actuelle, un véritable désordre règne dans l’exploitation des mines au Mali. « Donc pour changer cela, le département a décidé d’organiser et d’encadrer ce secteur. Le département a la responsabilité d’organiser le secteur et c’est pour cette raison que nous avons d’abord décidé qu’en période d’hivernage, l’orpaillage soit fermé de juin au 30 septembre. Cette année, la mesure a été observée au moins à 85% pour l’ensemble du territoire. Et nous avons dit qu’en procédant à la réouverture, nous allons mettre de nouvelle dispositions en place à savoir instituer la carte d’accès aux sites d’orpaillages ; deuxièmement, instituer la vente de registre d’or des sites d’orpaillages et des registres d’achats d’or et c’est le travail que nous sommes entrain de faire », a-t-il dit. « La chambre des mines a le droit de faire des cartes pour ses membres mais c’est le devoir de l’Etat de faire des cartes d’accès dans les sites d’orpaillages. Qui que vous soyez, quand vous venez, nous tenons à ce que vous soyez répertorier, que vous soyez connu. Celui qui ne peut pas être connu, il n’aura pas accès aux sites d’orpaillages », a martelé le ministre.
L’or contribue à près de 300 milliards de FCFA dans l’économie
S’agissant de la quantité d’or produite au Mali par an, le ministre indique ceci : « Au 30 septembre 2017, nous sommes à 37 tonnes d’or produites par les sociétés minières. Ces dernières années, en moyenne, nous avons produit 50 tonnes d’or. Cela concerne la production industrielle. Pour ce qui concerne la production artisanale, on n’a jamais pu avoir de statistique réelle. Depuis plus de 10 ans, la production artisanale est de l’ordre de 4 tonnes par an. Et c’est cela qui est intégré aux statistiques. C’est pour cette raison que nous avons décidé, sur instruction du gouvernement d’organiser et d’encadrer ce secteur, parce qu’au moment où notre production nationale était de l’ordre de 50%, il nous est revenu qu’aux Emirats Arabes, il y a des gens qui ont acheté pour près de 60 tonnes d’or en provenance du Mali ». Pourtant, le ministre affirme que dans la cinquantaine de tonnes d’or produits par le Mali, aucun gramme d’or ne va vers les Emirats Arabes parce que les sociétés qui les produisent ont leur raffinerie. Pour le Pr Sangaré, il y a quelque chose qui cloche.
Le Professeur Tiemoko Sangaré, invité du point de presse a décortiqué les journées minières et pétrolières en préparation pour les 21, 22 et 23 novembre prochain à Bamako. Au cours de ce point de presse que le ministre des mines, Pr Tiémoko Sangaré a mis l’accent sur la nécessité d’organiser le secteur dont il a la charge. Selon lui, l’option du gouvernement est de faire en sorte que les revenus tirés de l’exploitation des ressources minières du Mali puissent être reparti de manière à ce que l’Etat ait une part substantielle. Avant d’ajouter que le code minier est en relecture pour prendre en charge certains aspects allant dans le sens de l’épanouissement du secteur.
En outre le ministre a mis l’accent sur la diversification du secteur ce qui fait que le gouvernement observe avec grand intérêt le secteur du pétrole. Enfin, le ministre Sangaré a fait savoir que l’or contribue à près de 300 milliards de FCFA dans l’économie malienne. A la suite du ministre Tiémoko Sangaré, son homologue, Nina Walet Intalou a signalé la tenue du Salon international de l’artisanat du Mali (SIAMA) du 18 au 26 novembre prochain au Parc des expositions de Bamako. Selon elle, le coût d’organisation de ce salon est de 170 millions de FCFA. Enfin, le ministre du commerce, Abdel Karim Konaté, porte parole du gouvernement a mis l’accent sur la visite du chef du gouvernement, Abdoulaye Idrissa Maïga à Mopti et à Tombouctou du 3 au 8 novembre dernier. Cette visite, dit-il, était une instruction du président de la République afin de rassurer les populations de la localité.
Aguibou Sogodogo
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