« Cette journée a été marquée par un développement significatif puisque nous venons d’Abidjan où le président Alassane Ouattara (président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) nous a informé que le président Traoré a formellement adressé une requête à la Cédéao pour apporter une contribution de nature militaire pour la stabilisation du pays et surtout à la reconquête du Nord », a déclaré le représentant spécial de la France pour le Sahel, Jean Félix-Paganon.
« Il s’agit là d’un développement important dont nous avons examiné avec le président du Burkina Faso Blaise Compaoré les développements possibles », a ajouté devant la presse Jean Félix-Paganon.
La Cédéao s’est déclarée prête à envoyer au Mali une force de quelque 3300 soldats, dont les contours restent flous, mais souhaite obtenir un mandat du Conseil de sécurité des Nations unies et un soutien logistique occidental pour ce déploiement, qui dépendait en outre d’une demande officielle des autorités de transition maliennes.
Celles-ci avaient jusqu’à présent refusé l’envoi de troupes étrangères sur le territoire malien. Mais la situation a changé sur le terrain avec la prise sans combats le 1er septembre de la ville stratégique de Douentza (Centre) par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un des groupes islamistes extrémistes armés contrôlant depuis cinq mois le vaste nord.
En tournée dans le Sahel, Jean Félix-Paganon qui doit se rendre à Niamey, Dakar et Nouakchott a indiqué que le président Ouattara entendait procéder à des « consultations » avec les pays membres de la Cédéao sur la requête des autorités de Bamako pour « voir ce qu’il convient d’en faire ».
Le diplomate a par ailleurs souligné la « disponibilité » de la France à « contribuer aux efforts des Maliens eux-mêmes » et à soutenir « diplomatiquement » les efforts de la Cédéao au niveau du Conseil de sécurité.
« Il est clair aussi que l’Union africaine, à un moment ou à un autre aura à être saisie », a indiqué le diplomate français, qui a appelé les différentes instances internationales à « travailler en étroite coopération les unes avec les autres ».
Kidal, Gao et Tombouctou, les trois régions administratives composant le Nord du Mali, sont tombées il y a cinq mois aux mains du Mujao et d’autres groupes armés, dont des rebelles touaregs et jihadistes liés à Al-Qaïda. Les islamistes ont ensuite évincé leurs ex-alliés touaregs et contrôlent désormais totalement le Nord.
Aux dernières nouvelles, nous apprenons que le Mali souhaite non pas une présence de troupes mais un appui budgétaire et logistique.
Abdoulaye Diakité
L’ Indicateur Du Renouveau 06/09/2012