Au Mali, le pouvoir IBK se prépare à un braconnage constitutionnel dans l’indifférence totale de la communauté internationale. L’architecture du nouveau gouvernement ainsi que la qualité des hommes qui l’animent, donnent une claire indication du hold-up électoral en vue. Il urge pour le peuple de trouver la réponse appropriée à la dimension de la menace sur la stabilité du pays.
« Ce qui détruit le monde c’est l’indifférence » pour ne l’avoir pas compris, du haut de son ivresse du pouvoir, Koulouba table désormais sur l’apathie des Maliens, l’achat ou le débauchage pour une fin de règne compromise par un bilan insignifiant.
Pendant quatre ans, il a été indifférent aux appels de toute part, d’une large couche de la population, de sa précaire condition physique et aujourd’hui de la raison même, de céder le pouvoir et d’amorcer une sortie honorable lui garantissant un repère historique dans le pays, Koulouba défie la vallée et tout le Mali.
Depuis au moins six mois, le régime qui dirige le Mali depuis le coup d’Etat fomenté contre la démocratie et la nation, fait désormais face à un vent de colère longtemps contenue mais qui monte de plus en plus bruyamment.
L’arrivée au pouvoir d’un président extraverti, vacancier dirait quelqu’un, auquel il est demandé de diriger 20 millions d’habitants attachés à leur terre, alors même qu’il peine à se déplacer à l’intérieur du pays, n’a eu comme résultat que l’approfondissement de toutes les crises. Face à l’ampleur de la tâche, le régime n’a affiché que mépris manifeste envers le peuple pensant que la politique de l’achat et du débauchage lui permettrait de s’éterniser au pouvoir.
Il a cru pouvoir gouverner le Mali depuis les avions, voire les hôpitaux. Et les Maliens se rendent compte que leur pays ne peut être géré par le même système obsolète et clanique. Pris d’effroi face à la densité de la désaffection, des cris d’angoisse viennent du clan : « qu’il le veuille ou non il sera notre candidat » lançait récemment un de ses membres attitrés.
Il ne fait aucun doute, que cette candidature nous sera imposée par des gens soucieux de préserver leurs privilèges, pour cela, ils sont prêts à payer au diable son tribut.
Et le peuple dans tout ça ? il devrait selon les membres du clan continuer à subir le viol répétitif de sa constitution, de ses lois, de ses ressources et de ses mille espoirs et mille rêves qu’il n’a jamais cessé de caresser depuis quatre ans de voir la sécurité s’installer, les conditions de vie et de travail s’améliorer.
En vérité, rien n’étonne plus, dans ces mêmes colonnes, l’on dénonçait depuis fort longtemps, les bateleurs de foire et les troubadours de service qui s’efforçaient de nous vendre un Mali qui progresse sous le pouvoir IBK.
Ils nous rabâchent les oreilles pour nous faire boire le calice jusqu’à la lie pour patienter de l’arrivée prochaine d’un Mali réconcilié, dans la mise en œuvre d’un « programme d’urgence sociale » et surtout avec l’adaptation de notre diplomatie au contexte régional.
Au-delà de l’aveu d’échec sur toutes ces questions, c’est à la fin du mandat qu’il se rend compte que notre diplomatie est en déphasage avec notre environnement régional, qu’aucune politique sociale crédible n’avait été initiée, qu’en lieu et place on a eu droit à des démolitions et autres voies de fait sur les citoyens, il révèle que la réconciliation est un chantier hors de portée d’un pouvoir, corrompu, injuste et discriminatoire.
Un tel régime ne peut espérer survivre en procédant à un simple ravalement de façade sous prétexte qu’il vient de prendre conscience des problèmes. Mais il s’accroche à ses pouvoirs, à ses privilèges, avec des clients corrompus de plus en plus variés. Ce régime ne cédera jamais la place de lui-même, encore moins au cours d’élections transparentes.
C’est pourquoi, aujourd’hui tous les opposants, soit au régime soit au déni de démocratie, voire de logique, se posent la question : « Que faire ? »
Un schéma comme au Burkina Faso de Blaise Compaoré ou celui du Sénégal sous Abdoulaye Wade ? Faut-il laisser la crise du régime qui s’éternise et un climat propice à toutes les dérives menaçant l’unité nationale ? Quelle solution efficace notre histoire nous propose-t-elle et qui préserve les vies humaines ? Autrement Comment se débarrasser d’une démocrature sans pertes en vies humaines ?
Si le choix et la possibilité, étaient donnés aux citoyens pour démettre le pouvoir corrompu et incapable en place, voici ce qu’on pourrait proposer au vaillant peuple du Mali.
L’ouverture de la prochaine session du Conseil de Sécurité des Nations Unies avec le Mali à l’ordre du jour doit coïncider avec une grève générale, une grève massive du peuple.
En exploitant le potentiel pacifiste de notre peuple, dans toutes les villes, les populations seront invitées à rester à la maison tout simplement. Pas de manifestations de rues, ni attroupements, pas de travail, pas d’école, pas de chantier. Rien de rien. Les Maliens protesteront massivement face à la terre entière, sans pour autant donner l’occasion aux forces qui défendent le pouvoir IBK de tirer dans le tas.
Déclencher une grève totale, pas pour trois jours, mais permanente jusqu’au départ du système clanique qui se trouvera désarmé face à des rues vides, sans jeunes manifestants à rafler et/ou tabasser pour l’exemple. Aucune excuse pour les forces anti-émeutes pour frapper une population absente des espaces publics.
Il reviendrait à tous les partis politiques, toutes les associations de la société civile opposés à cette mascarade d’un pays dirigé par un pouvoir impotent et prédateur, d’organiser cette grève, de lancer les mots d’ordre pacifiques sans violence, d’inviter la population à se ravitailler tout en affichant une solidarité sans faille envers les plus démunis.
Si un tel mouvement – on ne peut plus pacifique- s’enclenchait, il servirait d’exemple au monde entier et réhabiliterait la nation malienne.
Souleymane Koné, ancien Ambassadeur du Mali et vice président du parti Fare An Ka Wuli