Inauguration de la ligne ferroviaire reliant la capitale du Kenya, Nairobi, à Mombasa, le 30 mai 2017 à Mombasa / © AFP / TONY KARUMBA
Le président kényan Uhuru Kenyatta a inauguré mercredi le plus grand projet d’infrastructure accompli au Kenya depuis son indépendance en 1963: une ligne ferroviaire reliant la capitale Nairobi à Mombasa, sur l’océan Indien, et devant asseoir la position du Kenya comme porte d’entrée de l’Afrique de l’Est.
Une cérémonie en grande pompe a débuté mercredi matin dans la ville portuaire de Mombasa, depuis laquelle M. Kenyatta rejoindra ensuite la capitale Nairobi dans un train de passagers du Standard Gauge Railway (SGR), accompagné notamment de divers responsables kényans et chinois, ainsi que de 47 enfants issus des 47 comtés du pays.
Ces 472 kilomètres de rail financés et construits principalement par la Chine doivent remplacer le « Lunatic Express », la ligne construite par le colon britannique. Cette dernière a façonné le Kenya moderne et faisait jusqu’en avril le bonheur des touristes avides de désuétude, mais désespérait par sa lenteur les passagers et les transporteurs de marchandises en quête de rapidité.
« Aujourd’hui, nous célébrons une des étapes clé de la transformation du Kenya en un pays industrialisé, un pays prospère à revenu moyen », a déclaré M. Kenyatta à Mombasa, alors que son vice-président William Ruto a évoqué un « jour historique ».
Ce projet de 2,8 milliards d’euros s’inscrit dans la perspective de relier par le rail l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi, le Soudan du Sud et l’Ethiopie.
Malgré plusieurs controverses, notamment des accusations de corruption, des préoccupations environnementales, il est aussi un des principaux arguments de l’exécutif kényan en vue de sa réélection en août.
« C’est la meilleure chose qui soit arrivé à notre pays, je suis content d’être témoin de cela et d’y participer », a déclaré à l’AFP Rahab Wangui, un des passagers choisis pour être à bord de ce voyage inaugural, au lendemain de l’inauguration du train de marchandise, lors d’une cérémonie plus modeste.
Le gouvernement s’attend à ce que le SGR, surnommé Madaraka (liberté) Express, gonfle le PIB de 1,5% par an.
Le nouveau SGR offre une alternative compétitive au pénible voyage sur une des routes les plus dangereuses du pays. Le trajet par la route prend généralement deux jours aux camions, alors que le nouveau trajet en train durera cinq heures pour le transport de passagers, et huit pour les marchandises.
(©AFP / 31 mai 2017 09h42)