Dans un communiqué intitulé Sérénité!, le SM annonce qu’après les déclarations indignées voire injurieuses de certains politiques suite à la mise en examen (inculpation) de Nicolas Sarkozy, après la mise en cause de l’impartialité d’un des magistrats (M. Gentil, ndlr) en charge du dossier par Thierry Herzog, avocat de Nicolas Sarkozy, ce magistrat est aujourd’hui destinataire d’un courrier, auquel étaient jointes des cartouches à blanc, le menaçant clairement de mort, lui, ses proches, et les membres du Syndicat de la magistrature dont il ferait partie. Un proche de M. Gentil a précisé que ce courrier contenant des menaces caractérisées et visant M. Gentil et d’autres magistrats, était arrivé au parquet de Bordeaux, qui a dû diligenter une enquête préliminaire, et a saisi la police, a indiqué une autre source.
Cette lettre était accompagnée de munitions d’arme de guerre, selon ces sources. Le parquet de Bordeaux n’était pas joignable pour un commentaire, mercredi soir. La lettre, a expliqué cette autre source à l’AFP, était adressée à M. Gentil du Syndicat de la Magistrature, alors qu’il n’en fait pas partie, et on l’y accuse d’avoir franchi l’irréparable. Le syndicat lui-même, qui se classe à gauche, y est qualifié de groupuscule de juges rouges révolutionnaires, totalitaires, enragés et engagés politiquement. Vous êtes physiquement bien protégé, lance l’auteur au juge, mais l’un des vôtres va disparaître. Il est précisé que les cartouches jointes sont à blanc, en attendant de monter nos interventions, et il est précisé que les laboratoires d’expertise ne parviendront pas à trouver trace des auteurs de ces lettres.
Selon Sud Ouest.fr, les deux collègues du juges, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël, ont également reçu des lettres de menace, mais cela n’était pas confirmé mercredi soir. Dans son communiqué, le SM remarque que la violence des propos de la +garde rapprochée+ de l’ancien président et l’oeuvre de décrédibilisation de la justice à laquelle elle s’est livrée ne peuvent que susciter l’incompréhension des citoyens, la perte de confiance en l’institution judiciaire et, pour finir, l’insupportable déchaînement de haine envers les magistrats chargés de rendre la justice.
M. Gentil et ses deux collègues ont mis M. Sarkozy en examen pour abus de faiblesse à l’encontre de Liliane Bettencourt, jeudi dernier. Une décision qui a suscité des commentaires particulièrement virulents de la part d’une grande partie de l’opposition, et notamment de l’ancien conseiller spécial de l’ancien président Henri Guaino, que M. Gentil a décidé de poursuivre pour ses propos.
(©AFP / 28 mars 2013 00h43)