L’église catholique et plusieurs organisations de la société civile et du mouvement syndical étaient aussi présentes à cette réunion. Mais seul le Haut Conseil Islamique a eu l’honneur d’être pris à partie par le journal l’Indépendant de El Hadj Saouti Labass HAiDARA puisqu’il en est le Directeur de publication. Non content de fustiger la participation du Haut Conseil Islamique à cette réunion, El Hadj Saouti Labass HAiDARA ne semble pas avoir pardonné à celui-ci d’avoir organisé un vaste mouvement social contre le code de la famille et des personnes, mouvement qu’il considère avec mépris comme l’expression du fondamentalisme islamique au bord du Dioliba.
Le seul titre de l’article dévoile clairement le but visé par le journal « l’Indépendant » à savoir semer la confusion entre l’organisation des musulmans maliens avec le » fondamentalisme » c’est- à-dire l’intégrisme. Il est vrai que les ennemis de l’islam aujourd’hui cherchent à intimider et à inhiber l’islam en traitant sans discernement toutes ses formes d’organisation de « fondamentalistes ». Qu’ils se rassurent! Ils ne pousseront pas pour autant les musulmans à verser dans les excès contraires à la lettre du Coran.
L’article signé BRUNO, dont la responsabilité morale et juridique incombe bien évidemment à El Hadj Saouti Labass HAIDARA, Directeur de publication du journal « l’Indépendant », est tout simplement injurieux à l’égard de tous les musulmans du Mali.
En effet en prenant à partie l’Imam Mahamoud DICKO et Cherif Ousmane Madani HAIDARA qu’il traite de chefs de file d’un » islamisme rampant » au Mali, El Hadj Saouti Labass HAIDARA insulte tous les musulmans du Mali. Peu importe qu’il fasse signer l’article par un BRUNO. Le fait pour le Haut Conseil Islamique d’avoir pris position contre le code de la famille et des personnes, au nom et pour le compte de 99% des Maliens, a valu à l’Imam Mahamoud DICKO et à Cherif Ousmane Madani HAIDARA, tous respectés et connus pour leur engagement en faveur d’un islam tolérant, en faveur de l’œcuménisme dynamique malien, d’être indexés dans l’article comme faisant le lit de l’intégrisme, donc implicitement du terrorisme.
Suivez mon regard pour la suite des insinuations.
Si notre islam était fondamentaliste comme le proclame sans vergogne ci-haut le « El HADJ» Saouti Labass HAIDARA, il en aurait déjà subi les rigueurs pour avoir proféré suffisamment de calomnies et d’injures contre les musulmans et leur organisation fédérative, le Haut Conseil Islamique, représentant tous les musulmans du Mali et ayant le soutien de tous les chefs religieux. Il faut tout simplement se rappeler que l’évolution des associations islamiques maliennes est consécutive à l’élargissement des libertés démocratiques à partir de 1991 en vue d’harmoniser l’action des différents courants musulmans et de créer un espace unique de dialogue cohérent avec l’Etat qui en assure la tutelle à travers le Ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales. Dès lors, quoi de plus naturel qu’une telle structure faîtière soit activement présente dans la vie nationale pour apaiser les tensions sociales et prévenir les conflits publics et privés.
Le Haut Conseil Islamique et ses chefs qui comptent parmi les plus prestigieux, sont accusés d’entretenir un » islamisme rampant », c’est-à-dire un islamisme lâche, un islamisme pusillanime. Qui ne connaît pas la piété de ces chefs religieux, respectés par toute la communauté ? Qui ne connaît pas leur engagement à construire un islam tolérant dans notre pays ? Qui ne connaît pas leur engagement sur le front social à soutenir les plus pauvres? Qu’il suffise de donner pour exemple le grand Hôpital construit par Chérif Ousmane Madani HAIDARA, Hôpital qui est ouvert à tous, musulmans et non musulmans. Qu’il suffise pour illustrer notre propos de rappeler l’effort d’éducation et de culture des chefs religieux en direction des populations dont l’un des résultats est la présence aujourd’hui de centaines d’intellectuels musulmans formés dans les meilleures universités de Médine et d’AI-Azhar et qui n’ont rien à envier aux docteurs sortis des universités occidentales.
Il faut enfin saluer l’effort des chefs religieux maliens dont Mahamoud DICKO et Cherif Ousmane Madani HAIDARA à construire un dialogue interreligieux fécond dans la tolérance. C’est curieux que l’on puisse malgré tout cela, indexer ces personnalités respectables comme faisant le lit de « fanatismes dévastateurs de quelques religieux ». Que de haine! Que d’intolérance!
On est sidéré devant le propos va-t-en guerre du couple El Hadj Saouti Labass HAIDARA BRUNO contre les mosquées. Peut-on être plus méprisant à l’égard des musulmans que ce journal lorsqu’il écrit que le seul fait de convier le Haut Conseil Islamique à une réunion politique est un risque pour le Mali, tout en s’interrogeant abusivement si « une telle démarche ne peut-elle pas entraîner un soulèvement des mosquées et imams pour exiger tel ou tel dans le processus électoral ». Le journal de El Hadj Saouti HAIDARA va jusqu’à soutenir que « Nul ne sous-estime la capacité de nuisance des associations religieuses surtout d’obédience musulmane sur la paix sociale au Mali». Et d’appeler ses lecteurs à la vigilance contre la « mollahcratie » !
On ne peut que rester songeur devant cette croisade contre l’islam sous la haute direction d’un El Hadj Saouti Labass HAIDARA. » L’indépendant » va jusqu’à dénier au Haut Conseil Islamique le droit de prendre part à une réflexion sur une question d’intérêt national, ceci étant qualifié de « crime de lèse laïcité ». Quelle prétention!
Le couple El Hadj Saouti Labass HAIDARA – BRUNO interdit au haut conseil Islamique de s’intéresser aux questions qui fondent la paix sociale et préservent l’ordre public.
Le couple El Hadj Saouti HAIDARA- Bruno se substitue au Haut Conseil Islamique pour décider de ce qui est bon pour les musulmans. On ne peut manquer de s’étonner cependant qu’autant le couple El Hadj Saouti Labass Haidara – BRUNO pose de tels interdits à l’intention des musulmans, autant il ne dit mot de la participation de l’église catholique à travers des représentants dûment mandatés par Monseigneur Zerbo. Cette démarche procède d’une malveillance diabolique tendant à diviser les rangs des musulmans et des chrétiens pour voir effondrer le dialogue interreligieux fécond qui a été construit grâce à l’effort et à l’esprit de responsabilité de tous nos chefs religieux, qu’ils soient catholiques, protestants ou musulmans. Nos responsables religieux sont suffisamment responsables pour ne pas tomber dans un piège aussi grossier.
Enfin l’article insidieux fait référence à la laïcité pour fonder sa démarche. Nos censeurs laïcs n’hésitent pas écrire avec mépris pour leurs lecteurs: « … le fait de pousser l’outrecuidance jusqu’à mettre sur pied une » alliance pour des élections régulières et transparentes (APERT) » comprenant des organisations religieuses est quasiment un crime de lèse laïcité … ». De façon plus ciblée, nos penseurs édictent doctement que: « Et plusieurs acteurs politiques sont à mille lieues de concevoir que des structures, comme le Haut Conseil Islamique, se mêlent du débat politique. Conformément au principe de la séparation entre l’Etat et les courants religieux. Un principe sacré saint pour la préservation de la laïcité de l’Etat, comme nous l’enseigne Machiavel qui exige que le temporel et le spirituel soient clairement séparés ».
Sans s’arrêter sur l’inculture historique étalée dans ces propos, notons simplement que le Haut Conseil Islamique pose problème à ce El Hadj et à son journal. Se mêler du débat politique, c’est à dire formuler un avis sur une question qui touche la vie des Maliens devient une atteinte à la laïcité. Bien évidemment cette atteinte ne renvoie qu’au Haut Conseil Islamique. Car historiquement sous le Président Moussa TRAORE les interventions de Monseigneur Luc SANGARE qui fustigeaient la mauvaise gouvernance étaient fort appréciées de tous les Maliens. Mais convier une structure comme le Haut Conseil Islamique au débat politique est un « crime de lèse laïcité » Le ridicule ne tue point!
Qu’il nous soit permis de rappeler historiquement que si la laïcité incluait la lutte anticléricale, elle n’a jamais signifié la lutte antireligieuse. Que nos penseurs consultent Léon GAMBETTA et Jules FERRY.
Bien évidemment, on comprend les insuffisances de nos penseurs quand on voit l’inexactitude criarde de leurs références historiques. Quoi! Il faut un sacré culot pour faire remonter la laïcité à MACHIAVEL, lui qui écrivait à propos des « principautés ecclésiastiques» qu’ « elles étaient les plus sûres et les plus heureuses» parce que « gouvernées par une raison supérieure à laquelle l’esprit humain ne peut atteindre » parce que « simplement créées et maintenues par DIEU ». De façon encore plus explicite Machiavel soutient que « Si l’attachement au culte de la Divinité est le garant le plus assuré de la grandeur des Républiques, le mépris de la religion est la cause la plus certaine de leur ruine ».
Certes Nicolas Machiavel n’était pas sans défaut mais reproche ne peut lui être fait d’être irréligieux.
Enfin pour clore le débat sur ce point, qu’il soit permis de rappeler l’article 2 de la constitution du 25 Février 1992 … du Mali, qui dispose que « Tous les maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion, et l’opinion politique est prohibée ». Dès lors, viole la constitution toute discrimination tendant à écarter les musulmans et leurs organisations du débat politique.
Que nos censeurs et leurs commanditaires éventuels se rassurent: le Haut Conseil Islamique se fera inviter à tous les débats qui concernent l’intérêt des musulmans, donc de 99% des Maliens. N’en déplaise à EL Hadj Saouti Labass et son journal « L’Indépendant »
Les musulmans constituent la majorité de ceux qui auront à souffrir en cas de trouble. A ce titre, ils sont suffisamment qualifiés pour s’intéresser aux réflexions tendant à trouver des solutions pour mettre le pays à l’abri de toute aventure. Les musulmans ne demanderont l’avis de personne, encore moins l’autorisation pour prendre leur place dans le procès de développement de leur pays.
Enfin il n’est pas indifférent de faire remarquer à Mr El Hadj Saouti Labass HAIDARA, qu’être journaliste ne saurait constituer un passe droit. Il ne saurait autoriser à proférer injures et calomnies contre d’honnêtes citoyens. J’en appelle à la responsabilité du Conseil Supérieur de la Communication pour veiller davantage au respect par les journalistes de leur déontologie. Si l’organe institué officiellement pour veiller au respect de la liberté de la presse, ne réagit pas face aux dérives qui jurent avec celle-ci, ce sera la voie ouverte à la justice privée et à la violence.
Il est bon que EL HADJ SAOUTI HAIDARA et son journal sachent que chaque citoyen bénéficie de libertés et de droits constitutionnellement protégés autant que la liberté de la presse.
Si la liberté de la presse et le journalisme ont fait avancer les sociétés démocratiques vers la transparence et la bonne gouvernance, le journalisme d’égout constitue quant à lui une menace qui entraîne les sociétés vers la violence et les règlements de compte. Puisse ALLAH le tout puissant nous en préserver.
Mon dernier mot: Ici et maintenant, je réaffirme à Mahamoud Dicko et à Cherif Ousmane Madani HAIDARA qui sont nommément pris à partie par El Hadj Saouti Labass HAIDARA et son journal, qu’ils ont le soutien de tous les musulmans du Mali. C’est-à-dire de 99% des maliens dans leur combat pacifique dans le sentier d’Allah.
Bamako le 4 mai 2011
Prof. Hamidou Magassa
Flash/UB
Le Républicain 06/05/2011