Whirlpool et WN, le nom de la société de M. Decayeux, « sont parvenus à un projet de cadre général de l’opération, comprenant notamment la structure financière et l’organisation de la reprise », a annoncé le groupe dans un communiqué.
Le projet de reprise « devrait permettre la création de 277 emplois sur le site d’Amiens », selon le communiqué.
Le groupe Decayeux est leader européen de la fabrication de boîtes aux lettres. Cependant la société WN est portée par Nicolas Decayeux en son nom propre, et ses activités sur le site de Whirlpool Amiens seront indépendantes du groupe.
L’une prévoit la fabrication sur place et la commercialisation notamment de « casiers intelligents réfrigérés », destinés à la distribution alimentaire et au secteur médical, selon un communiqué de WN.
L’autre consiste à créer un « incubateur industriel » pour de jeunes entreprises dans des secteurs proches de l’équipement, de l’aménagement et du mobilier urbain, en mutualisant des capacités de production, de conception, de démarche qualité et de chaîne d’approvisionnement. L’objectif sera aussi d’agir en tant que co-traitant des grands distributeurs du secteur.
Aucun détail financier n’a été mentionné pour le moment, ni par Whirlpool ni par WN.
Whirlpool France a lancé jeudi la consultation des instances représentatives du personnel sur ce projet.
« Nous ne doutons pas de l’issue positive et rapide de cette procédure afin de pouvoir démarrer dans les meilleures conditions ce projet industriel », a déclaré Nicolas Decayeux, cité dans le communiqué de WN.
Son offre avait déjà reçu le soutien des élus du comité d’entreprise le mois dernier, ainsi que celui du président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand (LR).
« Le projet Decayeux c’est la base de l’avenir de ce site mais il y aura d’autres projets qui viendront se greffer », avec « plusieurs dizaines d’emplois par projet » supplémentaire, a promis jeudi M. Bertrand, interrogé par l’AFP.
Car en plus de 290 salariés, l’usine de sèche-linge de Whirlpool Amiens, qui doit fermer en juin 2018 pour être délocalisée à Lodz en Pologne, emploie aussi 250 intérimaires et une centaine de salariés du sous-traitant Prima (plastiques) sont installés sur le site.
« Les salariés de Whirlpool sont prioritaires, c’est une des garanties qu’on leur doit. Il y aura aussi des besoins de formation, car ce n’est pas le même métier », a rappelé M. Bertrand, soulignant que la Région compte mettre « plusieurs millions d’euros » sur la table pour le cautionnement, la formation et l’investissement.
« C’est une bonne nouvelle pour les salariés et le bassin de l’emploi », a commenté auprès de l’AFP Ludovic Creusé, délégué CFE-CGC de l’usine.
« Le projet de reprise n’est pas encore finalisé mais cela ne devrait pas tarder, sans doute en septembre », a estimé le syndicaliste.
« Forcément ça remet du baume au coeur (…). Maintenant il reste quelques questions à régler sur les conditions de reprise, les conditions salariales », a ajouté Frédéric Chantrelle, délégué CFDT.
La lutte des salariés de Whirlpool Amiens, qui s’étaient mis en grève du 24 avril au 5 mai, s’était invitée dans la campagne présidentielle avec une passe d’armes sur place entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen durant l’entre-deux-tours.
(©AFP / 13 juillet 2017 18h21)