Celui qui va le plus souffrir de « l’après Féfé », c’est bien le maire de la Commune VI, Souleymane Dagnon. Comme larrons en foire, les deux hommes se la coulaient douce jusqu’à ce mercredi 2 février 2011, date de la mutation de l’ancien préfet de Koutiala à Sikasso. Une amitié incongrue sur le dos des pauvres populations au moment des opérations de lotissement à usage d’habitation.
Le dossier de la zone de recasement de Missabougou à Yirimadio (ZRMY) a levé le voile sur la complicité entre le maire Dagnon et le gouverneur Féfé Koné qui ont réussi le festin lors du morcellement d’un terrain contigu aux «titres de Guindo » à Yirimadio.
Sur les 24 hectares, le désormais ex-gouverneur du district de Bamako se serait arrogé à lui-seul 12 ha. Les deux amis se sont illustrés aussi dans l’attribution des immeubles à la Cité des Enfants à Niamakoro/Cité-Unicef. Il en fut de même dans la Zone commerciale de Banankabougou et des terrains à Faladié-Est.
Dans toutes ces opérations foncières, le maire Souleymane Dagnon a superbement violé la loi sur le foncier en complicité avec l’ancien gouverneur de Bamako qui est d’ailleurs cité dans plusieurs autres scandales fonciers notamment à Hippodrome-Courani en Commune I, Kalabambougou en Commune IV, Bougouba en Commune II. Somme toute, la part de « Bilisi » était réservée à chaque opération. Ce qui fait de l’homme l’un des grands propriétaires terriens de Bamako.
D’une manière ou d’une autre, le départ de Bréhima Féfé Koné créera un vide autour des maires avec lesquels il a commis de nombreux forfaits. Son successeur n’est autre que l’ancien préfet du cercle de Kati, Souleymane Diabaté, un autre administrateur civil à la réputation sulfureuse.
Comme quoi, on est loin de sortir de l’auberge foncière.
Markatié Daou
L’ Indicateur Renouveau 03/03/2011