Le gérant de l’hôtel Alafia raconte son vendredi noir

Selon le gérant, Boujouman, affectueusement appelé Bouje, l’hôtel ne lui appartient pas. Il est la propriété d’un couple d’Anglais, Neil et Diane, qui l’ont acheté  en 2010 dans l’espoir de s’installer à Tombouctou. Le couple est rentré en Angleterre en mai dernier, en confiant à Bouje la gestion de l’hôtel. Depuis lors, tout marchait bien, jusqu’à ce vendredi noir où tout a basculé. «Ce jour là, j’avait fini de faire mon travail et je me reposais dans ma chambre. Soudain, aux environs de 14 heures, j’ai entendu mon chien aboyer. Je me suis dit qu’il y avait quelque chose qui se passait. Quand je suis sorti, j’ai vu un homme armé et enturbanné. Il m’a dit: allez, rentres. Si tu sors, je vais te tuer.

Je suis rentré dans ma chambre. J’ai pris peur à tel point que je me croyais déjà mort. Il y avait 5 blancs, 4 étaient assis sur la terrasse de l’hôtel et une dame était dans un camping-car. Ils ne l’ont pas vue. Quand ils ont voulu les embarquer, il y a un qui a voulu résister, on a tiré entre ses jambes. Il a continué à résister. C’est ensuite qu’un des hommes a tiré au niveau de son abdomen. Ensuite, l’Allemand a voulu se jeter sur lui, c’est là qu’il a de nouveau tiré. La balle lui a traversé la cervelle. C’est ensuite qu’ils ont pris la route du désert».

Y. Diallo

22 Septembre 22/12/2011