Dans son mot de bienvenue à la presse, le vice président du FDR, Iba N’Diaye de l’Adema a indiqué que son mouvement est prêt pour que leurs objectifs puissent se réaliser dans la paix et le dialogue. «Il serait fort regrettable que nous en arrivons à autre chose » a-t-il expliqué. Pour le FDR, rien ne justifiait un coup d’état au Mali. Tour à tour, les conférenciers ont démontré l’inutilité d’un putsch à un mois de l’élection présidentielle. Selon Me Amidou Diabaté, il faut prier Dieu pour écarter le spectre de la violence et de la guerre civile qui plane sur le Mali. « Dans ces moments difficiles, le pays a besoin d’intelligence et de compréhension. On ne fait pas de coup d’état contre un régime qui est terminé. Ce n’est pas pour renforcer la démocratie. Les arguments évoqués par la junte ne sont pas des arguments convaincants, justifiables. Ce coup d’état met notre pays et notre peuple en retard. Nous exigeons un retour à l’ordre constitutionnel normal, la libération des prisonniers politiques et civils. Nous demandons que les militaires retournent dans les casernes», a-t-il martelé.
Concernant la venue des chefs d’état de la CEDEAO, aujourd’hui, le FDR appelle toutes les forces vives de la Nation à venir soutenir la mission de la CEDEAO. « Demain la CEDEAO doit venir pour nous aider à régler la situation, le Mali fait partie de la CEDEAO, il est prévu dans le traité de s’entraider entre Africains. Nous disons oui à l’arrivée de la CEDEAO pour mettre un terme à nos problèmes afin de trouver une issue honorable. Voilà pourquoi, on invite tout le monde à un grand rassemblement demain pour leur souhaiter la bienvenue », a laissé entendre Kassoum Tapo.
Fatoumata Siré Diakité, présidente de l’Apdf, a indiqué que le FDR est un front de non violence, de dialogue dans la légalité. « Les femmes et les jeunes ont payé un lourd tribut à la démocratie, on ne peut pas donner l’opportunité à n’importe qui de venir chambouler les acquis du 26 mars 1991. On n’ira pas à la confrontation avec quelqu’un ». Pour ce qui est des accusations à l’encontre des partis politiques pour leurs réactions tardives au coup d’état militaire, Kassoum Tapo a tenu à préciser les choses : « dès le lendemain, 38 partis politiques ont fait une déclaration commune pour condamner le coup d’état. Cette alliance a fait appel à l’ensemble des partis politiques et de la société civile.
Nous avons réagi contre ce coup d’état et nous avons établi un plan d’action pour le retour à l’ordre constitutionnel normal. On ne peut pas à coup de baguette magique suspendre une institution, qui a été adoptée par une conférence nationale, et par le peuple malien, ce qui est un acte inexistant en droit. Nous ne voulons pas de confrontation. La Cedeao a décidé de prendre ses responsabilités, nous allons les rencontrer, nous sommes pour le dialogue. » Pour Tiénan Coulibaly, la démocratie est la seule voie vers la prospérité. Le peuple malien n’avait pas besoin d’un coup d’état. Car, selon lui, les Maliens doivent tout mettre en œuvre pour refuser ce recul.
Madiassa Kaba Diakité
Le Républicain 29/03/2012