Le fabricant d’armes à feu américain Remington a déposé son bilan dimanche, alors que le fabricant d’armes à feu, âgé de plus de 200 ans, se bat pour restructurer ses dettes massives.
« Les administrateurs ont déterminé qu’il est souhaitable et dans l’intérêt supérieur de la société qu’elle dépose, ou fasse déposer, une requête volontaire de dépôt de bilan en vertu du chapitre 11 », a indiqué la société.
Remington avait annoncé son intention de déposer son bilan en février, deux jours seulement avant qu’une fusillade dans une école secondaire de Parkland, en Floride, tue 17 personnes et relance un débat national sur le contrôle des armes à feu aux États-Unis.
La restructuration de la société consécutive au dépôt de bilan permettra à Remington de réduire d’environ 700 millions de dollars sa dette consolidée, selon la société, et d’injecter 145 millions de dollars de nouveaux capitaux dans ses filiales.
Remington avait indiqué en février que « ces opérations se poursuivront normalement sous le régime du dépôt de bilan et ne seront pas perturbées par le processus de restructuration ».
Les difficultés financières de Remington illustrent un paradoxe de l’ère Trump : les fabricants d’armes avaient augmenté leur production en prévision d’une présidence d’Hillary Clinton, qui aurait augmenté les achats de ceux voulant passer à l’acte avant un possible contrôle accru des armes à feu.
Mais cette augmentation des achats n’a pas eu lieu du fait de l’élection de Trump et la montée en puissance du lobby des armes à feu de la National Rifle Association. Tant et si bien que malgré le contrôle du Congrès et de la Maison Blanche par les républicains, les fabricants d’armes se retrouvent dans une situation financière fragilisée.
Remington a également souffert de poursuites judiciaires par des familles de victimes de la fusillade de l’école Sandy Hook au cours de laquelle 20 jeunes enfants et six adultes ont été tués en 2012.
Les familles affirment qu’Adam Lanza, le tueur âgé de 20 ans, n’aurait jamais pu mener à bien son attaque s’il n’avait pas eu accès à une arme de grande capacité qui avait été « spécialement conçue » pour un usage militaire.
Samedi, plus d’un million d’Américains sont descendus dans la rue aux États-Unis, pour une manifestation historique contre les armes à feu, avec la jeunesse en fer de lance.