Comme sous ATT, le Directeur général de l’ORTM, Sidiki N’Fa Konaté a mis en coupe réglée, le seul média public du pays. L’Office de Radiodiffusion et Télévision du Mali est devenu un instrument de propagande. Seules les images du Président de la République et de son cercle restreint, embellies à satiété, ont droit de cité à l’ORTM. Les autres images sont soit tronquées ou tout simplement censurées. Le Directeur de l’ORTM et ses complices savent-ils que ce sont les impôts du contribuable malien qui servent à payer les agents et les matériels et par conséquent, il est en droit d’attendre qu’il soit bien informé ? A quand la fin de la mainmise du pouvoir sur l’ORTM ?
Si le Directeur de l’ORTM pouvait faire un sondage pour avoir une idée sur l’indice de satisfaction et les attentes du citoyen, il allait vite changer la grille de programme pour permettre à d’autres voix, que celle du pouvoir, de s’exprimer.
Pour rappel, le RPM, locomotive de la majorité d’aujourd’hui, et qui était le ténor de l’opposition sous ATT, avait marché pour demander la démission de Sidiki N’Fa Konaté et la libération de l’ORTM, au motif que celui-ci était devenu un instrument au service exclusif du clan ATT. Quelques années après, le régime IBK fait appel au même individu qu’il vilipendait hier, pour venir le sauver. Autres temps autres mœurs, aujourd’hui, avec la floraison de chaines de télévisions privées, l’ORTM est en train de passer dans les oubliettes. Rares sont ceux qui regardent l’ORTM, au motif que les débats politiques, genre très prisés dans les médias se font sur d’autres chaines de télévision comme Africable Télévision, Energie TV, Renouveau TV et M7, pour ne citer que celles-là.
Sidiki N’Fa Konaté a beau peindre en blanc le bilan d’IBK, il a beau faire passer en boucles les quelques réalisations d’IBK, le sentiment du citoyen lambda est à la révolte et à l’indignation. Alors qu’on leur a promis le bonheur pour tous, manger deux bons plats par jours, demeurent aujourd’hui un luxe pour de nombreux Maliens qui restent indifférents aux images de la pose de la première pierre d’un chantier.
En définitive, l’une des raisons de la chute du régime d’ATT, semble être la réduction en silence de toutes les voix contraires à celles de ses partisans. La censure de l’opposition sur les médias d’Etat avait exacerbé le ressentiment contre le pouvoir. La propension à embellir coute que coute les images au moment où le pays était sur le point d’exploser a exaspéré le citoyen lambda, qui n’a pas hésité à applaudir Amadou Haya Sanogo quand il est apparu à la Télé pour lire le communiqué de la prise du pouvoir d’une junte militaire regroupée au sein d’un Conseil de Réconciliation Nationale devenu après le CNRDRE.
Youssouf Sissoko
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