Le Directeur de l’Office Central des Stupéfiants, le Magistrat Lieutenant Colonel Adama Tounkara, était face à la presse le vendredi 27 mai au ministère de la Sécurité et de la Protection Civile. Il s’agissait pour lui de faire le point sur la création, les principales missions et les actions réalisées par sa Direction.
En premier lieu, il a parlé des conditions de la création de la Direction de l’Office Central des Stupéfiants. Pour rappel, en 2009, un avion cargo avait atterri à Tarkint, région de Gao, rempli de cocaïne. Suite à cet événement, les autorités maliennes ont été interpellées et ont reconnu la nécessité de créer l’Office Central des Stupéfiants, qui vit le jour le 13 avril 2010, pour répondre aux menaces des réseaux de trafic de drogue.
La création de l’OCS résulte aussi d’une convention internationale. C’est un service qui relève du ministère de la Sécurité et de la Protection Civile et qui est spécialisé dans la lutte contre le trafic de drogue. Il a pour mission principale de mettre en œuvre l’ensemble des mesures de prévention, de contrôle et de répression envisagées au plan national, sous-régional, régional et international, pour une lutte efficiente et coordonnée contre le trafic de drogue.
L’OCS est composé d’agents de tous les services impliqués dans la lutte contre le trafic illicite de drogues, à savoir la Gendarmerie nationale, la Douane, la Justice, la Santé ou tout autre service d’apport nécessaire. Adama Tounkara a par ailleurs ajouté que sa Direction est basée à Bamako depuis 2012, suite à l’occupation des régions du nord du Mali.
Dans le District de Bamako, elle dispose de trois antennes, l’une sur la rive droite, l’autre sur la rive gauche et la troisième à l’aéroport international Modibo Kéita de Bamako – Sénou. L’Office Central des Stupéfiants dispose d’un privilège de compétence en matière de trafic international de drogues. Sur réquisition du Procureur du Pôle judiciaire spécialisé, le Procureur général territorialement compétent fait dessaisir toute unité de répression d’une affaire de trafic international de drogues au profil de l’OCS.
L’Office peut également communiquer avec les Offices centraux et services correspondants étrangers en vue d’approfondir les investigations au delà des frontières nationales. Outre sa mission de police judiciaire et de coordination opérationnelle, l’OCS est aussi chargé d’assurer la prévention de la coordination et de commerce illicite de drogues au Mali. Cette prévention se mène à travers l’organisation de campagnes de sensibilisation et d’information des groupes cibles sur les conséquences liées à l’usage et de plaidoyer à l’endroit des décideurs et des partenaires techniques et financiers, à en croire le Lieutenant Colonel Adama Tounkara.
Répondant aux questions des journalistes, le Directeur de l’OCS a affirmé que les produits saisis sont généralement stockés au niveau de la Direction de la Pharmacie et du Médicament (DPM), la structure chargée de les collecter et, au moment opportun, de procéder à leur destruction. Une Commission nationale de destruction, dirigée par la DPM, a été mise en place, et l’OCS en sera bientôt membre. Au niveau régional, c’est le Gouverneur qui en assure la présidence.
La semaine dernière, les agents de l’Office Central des Stupéfiants ont saisi dans un magasin 85 kg de cannabis, 30 cartons de cigarettes de contrebande et d’autres produits dont la vente est illicite. Ce qui démontre l’efficacité de la structure et les résultats qu’elle engrange, en prenant du temps pour collecter les renseignements avant de monter ses opérations.
L’OCS compte aujourd’hui 108 agents sur toute l’étendue du territoire national. «Notre objectif c’est de diminuer au maximum le trafic, et il s’agit d’une lutte de longue haleine. Notre objectif, c’est aussi de tarir les sources par lesquelles les gens se ravitaillent» a martelé Adama Tounkara.
Le Magistrat Lieutenant Colonel a révélé à la presse qu’entre 2012 et 2015 son Office a effectué d’importantes saisies de drogues, dont 36,4 kg de méthamphétamine, d’une valeur de plus de 5 milliards de FCFA et 20 kg de cocaïne, d’une valeur marchande de plus de 900 millions de FCFA.
Adama Bamba