Mais qu’est-ce qui peut bien motiver ce départ du député Guindo ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette démission parait pour le moins surprenante. Car en avril dernier, il participait à la conférence de presse du groupe des députés Sadi, et l’atmosphère avec les autres camarades ne présageait aucune décision de ce genre.
Mais pour comprendre la décision du député, il faut remonter la réflexion au cours de ces dix derniers mois. Notamment à la faveur des récents évènements qui ont secoué la coordination du parti à Niono, pendant le renouvellement du bureau. Voulant imposer son homme à la tête de la structure de base, Mamadou Guindo a subi un cinglant revers infligé par ses camarades. Malgré son insistance, le vote démocratique n’a pu donner une chance à son protégé.
Contre son gré, Mody Camara est devenu le secrétaire général de la coordination Sadi de Niono. Déjà très affaiblit par cette défaite au renouvellement du bureau local, le député va tenter un deuxième coup de force en voulant imposer son homme de main, Sidi Traoré, comme administrateur délégué de la radio « Kayira » de la localité. Là également, il échoue face au bilan jugé « satisfaisant » de l’administrateur sortant, Amadou Araba Traoré. Depuis ce temps, entre l’élu et le parti les rapports étaient devenus des plus tendus jusqu’à sa suspension par le parti pour « indiscipline et manquement aux statuts et règlement intérieur ».
On comprend ainsi les raisons de son absence au dernier congrès du parti en décembre dernier à Ségou. Régulièrement absent des réunions et activités du parti, le député doit son maintien dans le parti à l’esprit de concession prôné par plusieurs militants en sa faveur. Mais voulant éviter une éventuelle exclusion, il décide de claquer la porte avec d’autres militants. Si certains ont rejoint le PDES, le député Guindo, lui, a posé ses valises à la Codem de Housseyni Guindo.
Un coup dur
Cette démission du député Guindo et de certains militants peut-elle affaiblir le parti Sadi dans cette circonscription ? Sans doute oui. Ce départ de l’élu à Niono porte véritablement un coup dur au parti. Car elle intervient un mois seulement après la cassure du groupe parlementaire Parena- Sadi à l’Assemblée nationale. Cela, après l’entrée du Parena au gouvernement.
Mais selon plusieurs analyses, le cercle de Niono demeurera l’un des bastions électoraux les plus importants du parti Sadi. Dans cette circonscription, la formation politique avait confirmé sa position de première force avec les deux sièges de député (sur trois), la présidence du Conseil de cercle. A l’issue des élections communales de 2009, le parti s’en est sorti avec au total 51 conseillers municipaux contre 37 pour le l’URD, 35 pour l’Adéma, et 27 pour le RPM.
Par ailleurs, sur toute l’étendue du territoire, jamais le parti Sadi n’a enregistré un tel score à une élection depuis sa création en 2001. C’est avec cette suprématie dans le cercle de Niono, que la formation politique de l’ancien leader estudiantin, Dr Oumar Mariko, a enregistré son meilleur score pendant les élections présidentielles de 2007 où le candidat est arrivé en tête devant le président sortant ATT.
Issa Fakaba Sissoko
L’ Indicateur Renouveau 03/06/2011
