Le décès du pape François suscite une immense vague d’émotion à travers le monde

Cité du Vatican | 21 avril 2025 – Le pape François s’est éteint lundi matin au Vatican à l’âge de 88 ans, des suites d’un AVC. Très affaibli depuis une double pneumonie et hospitalisé pendant plus d’un mois, le premier pape sud-américain de l’Histoire laisse derrière lui un héritage marqué par la proximité avec les plus vulnérables, un franc-parler atypique au sommet de l’Église catholique, et une volonté réformatrice inlassable.

Une onde de choc planétaire

La nouvelle de sa mort, en ce lundi de Pâques, a suscité une immense vague d’émotion à travers le monde. Des dirigeants de tous horizons – de l’ONU à la Russie, des États-Unis à l’Iran – ont salué la mémoire d’un homme jugé « proche des peuples » et engagé pour la paix. À Gaza, à Buenos Aires ou sur la place Saint-Pierre à Rome, fidèles et anonymes ont exprimé tristesse et reconnaissance. Lionel Messi, son compatriote argentin, lui a rendu hommage sur Instagram comme à un « pape différent, proche ».

Derniers jours et funérailles

Malgré l’avis de ses médecins, le pape était apparu en public pour les célébrations de Pâques, épuisé mais fidèle à son rôle. Il avait dû déléguer sa bénédiction, visiblement essoufflé. Sa dépouille, actuellement à la chapelle de la Résidence Sainte-Marthe, sera exposée à partir de mercredi à la basilique Saint-Pierre. Ses funérailles sont prévues entre vendredi et dimanche, selon les rites du Vatican. Le conclave pour l’élection de son successeur devrait se tenir entre le 5 et le 10 mai.

Dans son testament, François a demandé une sépulture simple, sans fioritures, dans la basilique Sainte-Marie Majeure à Rome, rompant avec la tradition des papes enterrés à Saint-Pierre.

Douze ans d’un pontificat audacieux

Élu en 2013, Jorge Mario Bergoglio – premier jésuite et premier pape d’Amérique latine – a profondément marqué l’Église. Farouche défenseur des migrants, de l’environnement et de la justice sociale, il n’a jamais reculé devant les sujets sensibles, tout en conservant les positions traditionnelles de l’Église sur l’avortement ou le célibat des prêtres.

Il a aussi modernisé la Curie, promu les femmes et les laïcs, renforcé la transparence financière, et affronté la pédocriminalité au sein de l’Église, bien que les victimes aient souvent jugé ses réformes insuffisantes.

Un style unique, entre ferveur et controverses

Proche des fidèles, partisan d’une Église « des périphéries », François a rompu avec les fastes du Vatican en vivant modestement à Sainte-Marthe. Sa simplicité et son langage direct ont parfois heurté l’aile conservatrice, notamment lorsqu’il a ouvert la voie à la bénédiction des couples homosexuels ou restreint les messes en latin.

Malgré les critiques, il a déplacé les priorités de l’Église vers les enjeux contemporains, comme le climat, avec son encyclique Laudato si (2015), saluée mondialement comme un appel vibrant à la sauvegarde de la planète.

Une fin de pontificat entre solitude et grandeur

Malade mais déterminé, François a continué jusqu’au bout à porter son message de paix et de justice, tout en faisant face à des tensions internes, alimentées notamment par la cohabitation délicate avec son prédécesseur Benoît XVI, jusqu’à la mort de ce dernier en 2022.

Le pape François laisse un vide immense, mais aussi un cap clair pour une Église qu’il rêvait plus humaine, plus engagée et tournée vers les marges.