Après que la désertification eut envahi le Wadi Howar, le plateau du Darfour semble avoir accueilli les survivants de la famille royale de Méroé (IVe siècle). En provenance de la vallée du Nil, le christianisme s’installe du IXe au XIIe siècles (monastère chrétien de Faras). Toutefois, comme les autres royaumes chrétiens de Nubie, soumis à la pression de l’Egypte musulmane, le Darfour ne peut résister à l’émergence du Kanem, qui cherche à contrôler les voies de communications avec l’Egypte et la Mecque (XIIe siècle). Dans le Djebel Marra, le sultanat de Keira, issu de l’islamisation des populations locales par des conquérants musulmans, est à l’origine d’un royaume qui s’imposera jusqu’au milieu du XIXe siècle. Il ne cessera d’être en conflit avec le Ouaddaï, soucieux comme le Kanem de s’assurer le contrôle du commerce avec l’Egypte ottomane (ivoire et esclaves).
Suleiman Solong (1640-1670) et son fils Moussa (1670-1682) en sont les figures marquantes, de même qu’Abdal-Rahman al-Rashid (1787-1802), qui fixe la capitale à El-Fasher (la capitale). Apparemment en conflit avec l’Egypte, alliée du Ouaddaï, le sultan du Darfour félicita Napoléon 1er pour sa victoire des Pyramides sur les Mamelouks (1799) et proposa de lui envoyer 2000 captifs pour renforcer ses effectifs. Les entreprises égyptiennes (soutenues par l’Angleterre) en direction des sources du Nil amoindrissent la puissance du royaume, qui perd le Kordofan en 1821.
Le sursaut nationaliste du Mahdi atteint le Darfour, qui est intégré à son Etat islamique (1883). Après la réplique anglo-égyptienne, l’ancien royaume est intégré au territoire du Soudan (1922). En Afrique, les chroniqueurs ont donné le nom Darfour à l’actuel Soudan, capitale Khartoum et à l’ex Soudan français actuel Mali.
L’ Inter de Bamako 21/12/2010