«Le COREN a été très choqué par la manière dont la CDR a été créée. Sa composition a été dictée par le Mnla, qui avait déclaré à Ouagadougou qu’il ne voulait pas voir des têtes du COREN au sein de la CDR. On a pris des représentants du Mnla et des narcotrafiquants. Il y a un projet derrière la composition de la CDR. Nous avons été exclus pour faire la promotion d’un projet. Nous prenons l’opinion publique à témoin, c’est pour donner l’autonomie ou une fédération au Mnla», a déclaré Malick Alhousseini, visiblement remonté.
Avant d’ajouter que le gouvernement malien endosserait la responsabilité de toutes les crises dans le Nord de notre pays, à cause du fait que les communautés sédentaires ont longtemps été écartées de leur gestion. C’est pour cette raison qu’il lui demande d’écouter toutes les communautés du Nord, cela au regard de la mauvaise gestion des crises successives. Le Président du COREN ne comprend pas que le Collectif soit aussi faiblement représenté dans la CDR, alors même qu’il représente l’ensemble des populations des quatre régions du Nord, Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal.
Il a expliqué que le Président de la République n’avait pris que deux de leurs candidats commissaires, à savoir le 2e Vice-président de la CDR et Mohamed Fall. Face à cette situation, il a précisé que leur combat n’était pas un combat de personnes. «Nous nous bâtons pour l’équité. Car la paix repose sur la vérité. C’était le sens du forum que nous voulions organiser pour la paix et l’entente entre l’ensemble des communautés du nord», a-t-il martelé.
Auparavant, dans sa déclaration liminaire, il avait affirmé «il est à parier que le gouvernement cherche à négocier, au nom de la réconciliation, avec le MNLA, qui n’a pas encore renoncé à ses velléités indépendantistes, ANSARDINE, le MUJAO et les trafiquants de drogue, dont certains membres et suppôts figurent, hélas, au sein de la Commission Dialogue et Réconciliation». Malick Alhousseini a affirmé que le COREN demeurerait vigilant, tout en espérant que les autorités de la Transition n’enterreront pas les derniers espoirs d’une réconciliation authentique.
«Envisager la possibilité de discuter avec des criminels, des violeurs, des narcoterroristes, équivaudrait à préparer le lit d’une cassure définitive de la République. Le premier jalon pour un dialogue fécond et une réconciliation vraie consiste à écouter les populations du Nord», a-t-il soutenu. Avant d’ajouter que toute autre démarche serait une perte de temps, une débauche inutile d’énergie et un gaspillage de ressources financières.
Le COREN relève, avec amertume, que les critères, avoués et non avoués, ayant servi de socle à la nomination des membres de la CDR portent en eux les germes de l’arbitraire, de la discrimination, du manque d’objectivité et d’une grave complaisance, qui ont fini par ôter à la Commission ainsi créée toute sa quintessence, la réduisant ainsi à de simples strapontins.
C’est pourquoi le COREN se démarque de la CDR dans sa configuration actuelle. Et il assure le peuple malien qu’il continuera, comme il l’a toujours fait par le passé, presque tout seul au moment les plus critiques de l’existence même de notre pays et de notre Nation, à œuvrer et à être à l’avant-garde de l’unité nationale et de l’intégrité de notre territoire.
Youssouf Diallo
Le 22 Septembre 2013-04-15 19:35:00