L’Alliance pour la Démocratie au Mali-Parti Africain pour la Solidarité et la Justice, ADEMA-PASJ, est en tournée dans les sections de l’intérieur et du District de Bamako depuis plus d’un mois. Ces tournées qui devraient permettre aux premiers responsables de l’Abeille de se frotter aux militants à la base pour les informer des initiatives prises et recueillir leurs préoccupations, ont été dans certains endroits une occasion trouvée pour que certains soldent leurs comptes avec d’autres. Tel fut le cas en commune I du District de Bamako entre Mme Konté Fatoumata Doumbia, Présidente du Mouvement des femmes ADEMA et le Président du parti, Tiémoko Sangaré.
Comme il est d’usage en pareilles circonstances, c’est le secrétaire général de la section ADEMA de la Commune I, Oualy Diawara, qui a souhaité la bienvenue à l’imposante délégation conduite par Tiémoko Sangaré, Président du parti et qui comprenait entre autres de Mme Konté Fatoumata Doumbia, présidente du Mouvement des femmes et membre de ladite section, de Lazare Tembely, premier responsable des jeunes, de Ramata Haidara, membre du Comité exécutif.
Oualy Diawara, dans son discours, a dressé un bilan reluisant de l’ADEMA en commune I nonobstant quelques difficultés. Même si, dans certains propos, on pouvait lire en filigrane des petites piques, grosso modo, toutes les interventions y compris celle du Président de l’Adema ont été faites dans le sens de l’apaisement, du rassemblement autour des idéaux du parti, de la mobilisation pour les réformes en cours, de la discipline et du respect du mot d’ordre du parti.
Tout s’était bien déroulé jusqu’au débat. Quand la parole a été donnée aux militants à la base, c’est là où la conférence s’est immédiatement transformée en tribunal contre le Président de l’ADEMA, surtout quand un intervenant a voulu savoir pourquoi ceux qui ont été exclus du parti n’ont pas été réintégrés. A cette question, s’ajoutèrent deux autres, à savoir pourquoi Mme Konté Fatoumata Doumbia ne fait pas partie des délégations qui se rendent aux sections alors qu’elle est disponible ? Et enfin, pourquoi ce sont les mêmes qui sont toujours ministres ?
Pour une des rares fois, Tiémoko Sangaré a répondu, question après question, avec un calme olympien emprunt de vérités crues. Pour ce qui concerne les exclus, Pr Tiémoko Sangaré dira qu’ils ont fait preuve d’indiscipline, c’est pourquoi ils ont été sanctionnés. Le Président de l’Adema d’ajouter que la discipline doit être le crédo du parti si l’Adema veut aller loin. Quant à la non-participation de Mme Konté aux délégations, il dira qu’il n y a aucune préméditation et que les délégations sont ouvertes à tous ceux qui désirent participer ; mais d’ajouter que nul n’est indispensable. S’agissant de la dernière question, celle relative à la participation des mêmes têtes au gouvernement, Tiémoko Sangaré dira qu’il est du rôle régalien du Président de la République de prendre qui il estime être à même de faire son affaire. L’Adema n’a pas fourni une liste de ministrables, conclut-il. Ceux qui ont été pris sont certainement ceux en qui le Président de la République fait confiance
En somme, après la tentative avortée du clan Mme Konté Fatoumata Doumbia d’éjecter Tiémoko Sangaré de son fauteuil de Président de l’Adema, cette conférence a, semble-t-il, été une autre occasion pour le dénigrer. Elle semble encore tirer à côté. Ce clan, composé d’anciens membres de la tristement célèbre commission des bons offices qui a choisi Dramane Dembélé, contre toutes les règles d’étiques, pour être le porte-étendard de la ruche en 2013, émergera difficilement à l’Adema. Il aurait difficilement le dessus sur Tiémoko Sangaré qui, aux dires de beaucoup de militants que nous avons demandés, passe pour être parmi les présidents qui ont bien marqué leur temps à la tête de l’Adema.
Youssouf Sissoko
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