Le 15 février sera-t-il la fin du calvaire pour le secteur privé ?
Le verdict sur le jugement de fond dans l’affaire dite du Conseil National du Patronat du Mali, CNPM, opposant Mamadou Sinsy Coulibaly à Amadou dit Diadié Sankaré, est prévu pour le lundi 15 février 2021 au tribunal de grande instance de la commune IV du District de Bamako.
A la tête du CNPM sans être élu, mais par la volonté de la justice, grâce à une ordonnance gracieuse offerte par le président du même tribunal, M. Sankaré, en quatre mois à la tête du CNPM, n’a posé aucun acte positif.
Il ne fait que du pilotage à vue et du saupoudrage.
En réalité, il ne doit son poste que par la bénédiction de la justice, mais pas celle du secteur privé qui d’ailleurs meurt à petit feu.
Diadié ne jouit d’aucune légitimité, car il n’est pas reconnu par 26 des 39 groupements professionnels et conseils patronaux des régions qui composent le CNPM.
Ces structures qui constituent les 2/3 du patronat souhaitent d’ailleurs qu’un comité transitoire soit mis en place en attendant la fin du long feuilleton judiciaire.
Sa dernière tentative pour se faire une nouvelle santé patronale a été l’audience qu’il a sollicitée de deux structures, à savoir l’OPECOM et la FENACOM.
Ces deux organisations ont opposé une fin de non-recevoir à sa demande.
Forte de toutes ces preuves, la justice va-t-elle enfin dire le droit pour sortir le secteur privé, poumon de l’économie malienne, de l’impasse ?
Le secteur privé retiendra son souffle, le lundi 15 février 2021, dans l’espoir de voir le bout du tunnel dans le jugement de fond dans l’affaire dite du CNPM et cela après quatre mois de léthargie.
Le procureur de la République et celui du tribunal de la commune IV seront devant leur responsabilité, après avoir trainé les pieds en permettant à Amadou dit Diadié Sankaré de s’installer dans la totale illégitimité à la tête d’une si importante structure comme le CNPM. Par la complicité de la justice, pardon, sa lenteur, le secteur privé malien est en train de mourir à petit feu, car celui qui prétend le diriger n’a ni qualité encore moins mandat de ses collègues, donc il n’est à ce poste que par la volonté de la justice.
Pour rappel, Amadou dit Diadié Sankaré s’est installé à ce poste après avoir organisé un simulacre d’élection en dehors des locaux du CNPM pour ensuite mettre en place un bureau fictif et il a, par la suite, demandé et obtenu de la justice une ordonnance gracieuse pour occuper le siège du patronat.
Aujourd’hui, il ne gère rien, la preuve ce sont les 26 groupements professionnels et conseils patronaux des régions sur les 39 que comptent le CNPM qui ont dit non à Diadié en lui proposant une sortie honorable de cet imbroglio en acceptant la mise en place d’un comité transitoire.
Ils lui ont fait savoir leur position dans un mémorandum en date du 13 janvier 2021. Pour les groupements professionnels et Conseils patronaux des régions, cette proposition éviterait la mort du CNPM porte-drapeau du secteur privé, car ce comité de crise gèrera les affaires courantes en attendant la fin du feuilleton judiciaire.
C’est par un Niet sans concession que Diadié a répondu aux auteurs du mémorandum. Toujours dans l’espoir de se maintenir contre vents et marées, il tentera de diviser, en sollicitant une audience à l’OPECOM et à la FENACOM, ces deux structures ont refusé de le recevoir sous prétexte qu’elles ne le reconnaissent pas et qu’il souffre d’un problème sérieux de légitimité.
La justice n’a-t-elle pas suffisamment de preuves contre Amadou dit Diadié Sankaré pour trancher définitivement cette affaire au grand bonheur du secteur privé, poumon de l’économie malienne?
Elle doit dire le droit sans apriori et sans état d’âme, mais au seul bénéfice du Mali, surtout pendant cette période cruciale pour le pays, qui connait aujourd’hui une triple crise, à la fois sécuritaire, socio-politico-économique et sanitaire.
Dire le droit dans cette rocambolesque affaire c’est rendre un bon service au secteur privé qui est pris en otage par un petit clan mafieux.
Youssouf Sissoko