Que dire donc du jugement en cours d’un autre ancien président africain, l’ivoirien Laurent Koudou Guiawily Gbagbo. Et que dire également de cette autre poursuite lancée depuis un peu plus de trois ans, cette fois-ci, contre un chef d’Etat en fonction, le Soudanais Oumar El Béchir ? Il est grand temps que les africains, particulièrement les leaders africains parlent un même langage. Si toute fois, l’Afrique veut rester solidaire avec elle-même, il faudra que ceux qui sont aujourd’hui aux commandes dans les pays africains acceptent d’agir ensemble, pour éviter à notre continent de subir cette nouvelle colonisation qui ne dit pas son nom. Trop c’est trop, l’Afrique orpheline de ses enfants ? Cela doit cesser maintenant. Cela nous amène à s’expliquer sur la décision que vient de prendre la présidente du Malawi, Joïs Banda. Elle n’aurait agit que pour ses propres intérêts et aussi ceux de son pays, défiant ainsi tout un continent en refusant d’accueillir sur son sol un homologue à elle.
Aussi, faut-il la condamner pour ses prises de position vis-à-vis d’Oumar El Béchir ? Oui et non. Oui pour la cohésion et l’unité africaines ; non pour les avantages que son pays pourrait bénéficier de la part de ces pays de l’occident. Dans ce feuilleton, il faudra aussi saluer la décision de l’Union Africaine, qui a décidé de ne pas suivre aveuglement la CPI dans ses bévues ou farfelues de poursuites judiciaires.
Sinon, en Europe comme en Amérique et principalement aux Etats, il y a des gens qui ont commis des atrocités sur de paisibles citoyens à travers le monde. Des cas frappant nous sautent aux yeux. Exemple, en Irak, est-ce là la CPI peut dire qu’elle n’a pas d’argument valable pour poursuivre un homme comme Georges W. Bush ? Que dire donc du sauvage assassinat de Kadhafi, tué par les hommes de l’OTAN pour neiger la gorge sèche d’un homme répondant au nom de Nicolas Sarkozy.
Et ses rebelles, qui bénéficient des soutiens de la part de ses puissances occidentales pour abattre sauvagement de paisibles citoyens. Par contre la CPI semble ne pas voir les tueries perpétrées pare ses rebelles, mais elle voit touts les quelques morts dans les rangs de ses mêmes rebelles par des soldats restés loyaux au pouvoir légal. En Syrie, la preuve saute sous nos yeux tous les jours. Les soldats loyaux tombés ou qui sont en train de tomber sous les coups de feu des rebelles ne sont certainement pas des êtres humains aux yeux de la CPI et de son procureur Moreno Ocampo.
A l’allure des agissements de la CPI, est-ce qu’un jour, elle n’essaierait pas d’intenter des poursuites contre certains de nos compatriotes, en rapport avec la situation de rébellion qui prévaut en ce moment au nord de notre grand Mali. Tout porte à croire que tel pourrait le cas un jour. Si un tel scénario se produisait, la CPI devrait tenir compte que les rebelles qui empêchent les populations du nord Mali de dormir à leur faim, sont coupables d’atrocités, de tueries sauvages et barbares. Seulement, nous africains demeurons sceptique quant à la transparence de la CPI. Avec cette règle d’un poids pour deux mesures, elle pourrait fermer ses yeux sur les massacres perpétrés par les rebelles touaregs sur des populations sans défense et tenter de poursuivre ceux-là, qui auraient été victimes de cette rébellion, qui n’est autre que la fabrication d’un homme et son système : Nicolas Sarkozy.
Vraiment, il est temps et même grand temps que la CPI ait le courage de poursuivre, un Georges W. Bush ou un Nicolas Sarkozy, qui ne sont pas étrangers des atrocités commises en Irak et en Libye. Si la CPI venait à introduire des poursuites contre ces leaders occidentaux, c’est en ce moment que nous africains pourrions croire en sa transparence. Sinon, aux jeux actuels, le match n’est pas égal entre l’Afrique et le monde occidental.
Par Zhao Ahmed A. Bamba
Le Coq 15/06/2012