ATT a paru évasif, inconsistant, dribbleur sur les principaux sujets de la vie nationale. On avait le sentiment que devant ses convives (on ne peut les appeler autrement), Zounzani 1er animait une partie de coupé-décalé. Il n’y a aucun doute là-dessus, les prochains mois seront très très chauds. Par la faute d’un homme rusé et d’une classe politique aux abonnés absents.
Dans les faits, Amadou Toumani Touré, le futur ancien président, a offert à son public du réchauffé. Il n’y avait rien de nouveau à se mettre sous la dent pour les rares journaleux en quête d’information lourde. Ainsi de l’affaire du Fonds Mondial (où Zounzani 1er avait des allures de Procureur-bis) à l’affaire Air Cocaïne, le Prési de tous les maliens n’a fait que revenir sur le bla-bla qui est désormais sa marque déposée. L’autre aurait dit son arme d’endormissement massif des maliens.
La cruciale question des enjeux des futures élections a été presque balayée d’un revers de la main par le chef de l’Etat. Ce qui est d’une gravité extrême. Car, ne nous leurrons pas. L’avenir du Mali à compter de juin 2012, se joue maintenant et tout de suite. Ce qui apparemment est le dernier souci de Zounzani 1er. Il veut donner l’impression que tout va bien. Alors qu’à moins d’une année d’une échéance aussi cruciale, le pays est à l’arrêt, attendant un signal fort de Koulouba pour connaître la direction à prendre. Pour l’instant Zounzani 1er ne fait rien, se contentant d’amuser la galerie. Au Mali tout le monde connaît l’histoire de l’ancien chef du village. Le jugement de l’histoire sera impitoyable pour ceux qui ont failli.
L’affaire dite Air Cocaïne continue d’alimenter les causeries de grins. Zounzani 1er en sait quelque chose, en sa qualité de Procureur-bis de la République. Dans ses envolées au cours de son spectacle offert l’autre jour à Koulouba, il a souvent pu écorner les secrets de l’instruction. Il n’est un secret pour personne que le Nord-Mali est une vaste zone de toutes sortes de trafics. Certains intouchables, calés dans les fauteuils moelleux de leurs salons, en tirent certaines ficelles. Ça se sait et ça se dit dans le Bamako des privilégiés de la République. Dans un Etat sérieux, la justice a le devoir de se poser des questions sur l’origine de certaines fortunes, de certains châteaux qui poussent comme de mauvaises herbes à Bamako et alentours. Mais dans notre Mali, on chante ces réussites douteuses. Tout le monde sait, mais tout le monde se tait.
Un autre ancien sujet d’actualité abordé par le désormais procureur-bis et qui a retenu l’attention est bien sûr la fameuse affaire du Fonds Mondial. Il y a eu énormément de non-dits de la part de Zounzani 1er sur le dossier, alors que visiblement on a senti que le prési de tous les maliens en savait des tonnes. La justice de notre pays, dans ce cas précis doit aller au bout de ses investigations. En cela ATT doit l’aider. Un seul agneau sacrificiel paraît largement insuffisant au vu des enjeux.
Abdoul Karim ARBY
Le Scorpion 15/06/2011