Pour Laurent Bigot, ce diplomate du Quai d’Orsay, parlant du Mali, il s’agit d’un « pays corrompu jusqu’au Palais présidentiel ». « Plus d’armée, plus de classe politique ». « Une population désemparée pour laquelle la religion est de plus en plus un recours par rapport au modèle démocratique ». Une zone de non droit où prospère le terrorisme. Tombouctou, bastion des groupes affiliés à Al-Qaida et l’une des plaques tournantes de la drogue en provenance de l’Amérique du Sud vers l’Europe. Dans le cadre du séminaire sur le Sahel organisé par le Programme Afrique de l’Ifri, Laurent Bigot, sous-directeur Afrique Occidentale au MAE, est intervenu le 2 juillet 2012 sur le thème « Les défis du Sahel : vue de Paris ».
Burkina Faso le prochain sur la liste à s’effondrer
La vidéo de cette intervention de Laurent Bigot qu’on peut visionner sur le site http://international.blogs.ouest-france.fr/archive/2012/07/06/mali-islamisme-touaregs-terrorisme.html laisse filer un message implacable, dont extraits : « Aucun parti politique malien ne peut mobiliser 50 000 personnes comme le Haut Conseil islamique » ; « Les 2/3 du territoire échappent à la souveraineté de l’Etat malien » ; « La zone Nord était déjà largement administrée par les réseaux de trafiquants, notamment narcotrafiquants » ; « Des pays sont dans la même situation que le Mali, le Burkina Faso est un bon exemple, et il est peut-être le prochain sur la liste à s’effondrer» ; « les populations ont de bonnes raisons de s’éloigner du modèle démocratique et de recourir à la religion».
Le propos de Laurent Bigot qui n’a pas laissé les Maliens indifférents suscitera certainement des réactions à la dimension de leur blessure.
B. Daou
Le Republicain