L’ASSOCIATION « VERT, JAUNE, ROUGE » A PROPOS DE LA CRISE AU MALI : « Trop, c’est trop ! »

Regroupant des artistes, des jeunes issus de plusieurs sensibilités, cette association, dont la dénomination symbolise le drapeau malien, se veut un regroupement de patriotes au service du Mali. Pour leur conférence de presse tenue ce mardi 10 juillet au Carrefour des jeunes de Bamako, les militants de l’association « vert, jaune, rouge » n’ont pas fait dans la dentelle pour fustiger ce qu’ils appellent le manque de communication du gouvernement face aux efforts entrepris pour le retour de la paix au Mali.

« Il y a véritablement un déficit d’information du peuple sur ce qui concerne son devenir. En témoigne le silence de nos décideurs sur les conclusions du sommet du groupe de contact de la Cédéao tenu à Ouagadougou le samedi 7 juillet dernier, et les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Mali. Nous exigeons plus de communication sur ce se décide sur notre sort », a déclaré le président de l’association, Yagaré Baba Diakité. Pour le militant associatif, si le peuple malien n’a pas besoin de savoir les secrets militaires, il est du devoir du gouvernement de le rassurer sur sa sécurité.

« Le citoyen doit avoir confiance en son armée et avoir la confiance que chaque corps de la société joue sa partition dans le processus », renchérit le président de l’association « vert, jaune, rouge ». Qui attire l’attention sur l’accès difficile des populations aux produits de première nécessité en cette période de crise. « S’il y a des efforts consentis à ce niveau, il faut absolument qu’ils contribuent à améliorer les conditions de vie du Malien au quotidien », souhaite Yagaré Baba Diakité.

 

Ça suffit maintenant !

Interrogé sur leur appréciation sur le récent sommet de Ouagadougou, les militants de l’Association « vert, jaune rouge » sont formels. Selon son président, dans un pays dont la population est majoritairement analphabète, peu de citoyens sont capables de comprendre et d’expliquer le contenu du communiqué final de ce sommet. Et M. Diakité d’expliquer que ceci est un rôle qui revient au gouvernement.

En revanche, poursuit le conférencier, la décision de la Cédéao d’aller discuter le problème malien ailleurs est la conséquence du manque de responsabilité des acteurs de la crise malienne. « Si nous refusons que nos débats se tiennent ailleurs, nous comprenons en revanche la démarche de la communauté internationale, qui dit vouloir aider le Mali. Nous sommes victimes de nos divisions, et le peuple est entre le marteau et l’enclume », a déclaré le président de l’Association « vert, jaune, rouge ».

Il invite la classe politique et les organisations de la société civile à mettre fin à leurs querelles d’ego pour unir leurs efforts à sauver le Mali. « La guerre des hommes politiques est une guerre alimentaire. Les gens d’un même pays peuvent avoir des divergences idéologiques. Mais au Mali, en cette période nous devons être unis par un seul dénominateur commun : notre pays », laisse entendre Yagaré Baba Diakité.

Pour sa part, le président du Réseau des communicateurs traditionnels, Ben Chérif Diabaté, lance un appel au sursaut et à la sauvegarde de nos valeurs de société qui, rappelle-t-il, nous inculquent les vertus de dialogue, de pardon, et d’entente pendant les moments difficiles.

Issa Fakaba Sissoko

L’Indicateur du Renouveau