Sur les 161 personnes accusées par le TPI depuis sa création, il ne reste désormais plus dans la nature que Goran Hadzic, l’ancien président de la République de Krajina serbe, en Slavonie orientale. L’arrestation de Ratko Mladic est une bonne nouvelle pour le fonctionnement de la justice internationale, puisqu’il était prévu que le Tribunal pénal ferme ses portes à la fin du dernier procès en cours, et soit réactivé spécialement en cas de capture.
Celle qui résume le mieux le sentiment général est Carla Del Ponte. Elle évoque un grand jour pour les victimes et pour la justice internationale, alors que le tribunal a fêté mercredi son 18e anniversaire. L’ancienne procureur du TPI va jusqu’à souhaiter que le procès de Ratko Mladic soit joint à celui de Radovan Karadzic, car dit-elle, « les accusations sont similaires, en particulier sur la massacre de Srebrenica ».
La chose sera peut-être compliquée car le procès de Radovan Karadzic est déjà entamé. Mais dans l’immédiat, on attend le transfèrement de Ratko Mladic à la prison de Scheveningen près de La Haye, puis une comparution initiale, où sera lu l’acte d’accusation qui l’attend depuis seize ans, et où il devra dire s’il plaide coupable ou non.
Un obstacle levé à la candidature serbe à l’Union européenne
C’est une évaluation partagée par une bonne partie des Européens, en particulier au vu des réactions officielles de la France, de l’Allemagne et de l’Italie, qui toutes parlent désormais de vocation européenne ou de perspective européenne pour la Serbie.
Le pays frappe à la porte de l’UE de manière officielle, depuis l’élection de Boris Tadic en 2004 à la présidence et la Commission européenne doit justement se prononcer en octobre sur la candidature serbe.
Le commissaire européen chargé de l’Elargissement, estime d’ailleurs lui aussi qu’un grand obstacle est levé. Seule voix dissonante dans ce concert unanime, celle des Pays-Bas, qui affirment que l’octroi du statut de candidat ne sera pas automatique.
Mais si la Serbie parvient, grâce à cette nouvelle donne politique, à obtenir l’acceptation de sa candidature, le début des négociations pourrait dépendre des progrès sur le statut du Kosovo.
L’épouse de Ratko Mladic, Bosiljka, et son fils Darko, se sont rendus ce vendredi 27 mai 2011 dans le bâtiment du Tribunal pour les crimes de guerre à Belgrade où est détenu Ratko Mladic. Mme Mladic et son fils étaient accompagnés de l’avocat de la famille, Milos Saljic. Ils n’ont fait aucune déclaration à la presse
Par RFI 27/05/2011