Les pouvoirs exécutifs et législatifs seront assumés par un organe de transition, qui sera mis en place en concertation avec toutes les forces vives de la nation et dont l’objectif est un retour à l’ordre constitutionnel dans un délai de douze mois, selon un communiqué du chef d’état-major des armées Nabéré Honoré Traoré, lu par un officier lors d’une conférence de presse.
Un couvre-feu est par ailleurs imposé sur l’ensemble du territoire de 19h à 6h pour préserver la sécurité des personnes et des biens, d’après ce texte.
Le président burkinabè Blaise Compaoré, dont la dernière interview date de samedi, ne s’est pas exprimé de la journée. Il devrait le faire à 20H00 locales et GMT sur deux radios de Ouagadougou, selon des journalistes de ces stations, dont l’AFP n’a pu joindre les directions.
La prise de pouvoir de l’armée est pour l’instant assez mal acceptée par les manifestants, a constaté un journaliste de l’AFP. Quelques centaines d’entre eux ont appelé à des sit-in dans la capitale pour éviter ce coup d’Etat.
Les responsables de l’opposition n’ont pour l’instant pu être joints par l’AFP.
Blaise Compaoré a participé à trois putschs, dont le dernier lui a permis d’arriver au pouvoir en 1987. Malgré deux septennats (1992-2005) puis deux quinquennats (2005-2015) et 27 ans de règne, il souhaitait se maintenir aux affaires après 2015, ce que ne lui permettait pas la Constitution.
Les manifestations de jeudi ont été causées par sa volonté de faire réviser pour la troisième fois – après 1997 et 2000 – l’article 37 la Loi fondamentale, qui fixait à deux le nombre maximum de quinquennats présidentiels.
(©AFP / 30 octobre 2014 20h54)