C’est au cours de la conférence de presse organisée dans les locaux du Programme, à l’ACI 2000, qu’il a égrené les différentes réalisations qui seront faites sur le terrain. On retiendra d’abords des centres de santé, des internats, des forages équipés, des adductions d’eau, des banques de céréales.
De plus, 500 femmes et jeunes, à travers 366 activités génératrices de revenus, dans 50 communes des régions du nord, bénéficieront d’un financement de 732 000 000 FCFA. S’ajoutent à cela des espaces commerciaux et des boutiques, exploités par une centaine de jeunes opérateurs économiques. Le tout avec un fonds de roulement de 150 000 000 FCFA.
Pour conforter l’encadrement et l’appui conseil aux populations par l’Administration d’Etat, il sera réalisé une Préfecture (Logements et bureaux); 3 Sous-préfectures (Logements et bureaux) et un Hôtel de ville à Adiel Hoc. En outre, la gouvernance du développement sera soutenue par 130 000 000 FCFA.
Pour compléter le dispositif de sécurisation des populations et des activités de développement, a précisé le conférencier, il sera réalisé 1 Régiment de l’Armée de Terre, 1 Groupement de la Garde Nationale, 6 Compagnies de la Garde nationale, 4 Brigades de Gendarmerie, 2 Commissariats de Police et 1 Maison d’arrêt et de correction dans la ville de Kidal. Pour Mohamed Ag Erlaf, «le PSPSDN n’est pas un programme de plus pour la région de Kidal, en particulier, et pour le Nord du Mali, en général. Le programme a été conçu pour jouer un rôle stratégique et ne comporte pas d’activités antinomiques».
La gouvernance de la sécurité sera soutenue par 250 000 000 FCFA. Un programme test d’incitation pour les agents de l’Etat déployés dans les zones difficiles sera exécuté pour 200 000 000 FCFA. Au terme de ce programme, et en fonction des moyens, les procédures d’institutions de primes de zones difficiles seront engagées par le gouvernement.
Pour mieux sensibiliser les populations sur la portée du programme, un vaste programme de communication, de 320 000 000 FCFA, sera mis en œuvre par les Collectivités Territoriales, l’Administration d’Etat et des agences privées nationales, en y associant les média locaux. Des ateliers et des rencontres cibleront directement 10 000 citoyens (élus, ONG, société civile, leaders d’opinion, administrateurs, acteurs du développement local…). La première phase, ainsi lancée, couvre les régions de Kidal, Gao et Tombouctou. La deuxième phase, de 22 milliards FCFA, couvrira surtout la région de Gao (25%), puis la région de Tombouctou (70%) et la région de Kidal (5%).
Notons que les différentes réalisations seront construites par les 10 entreprises qui ont été choisies après un appel d’offres rigoureux. D’ailleurs, ces entreprises sont toutes de catégories A ou B, a noté le Coordinateur du programme.
La motivation sans faille d’ATT
Dans la matinée, à Koulouba, c’est le Chef de l’Etat en personne, qui a, à sa manière, expliqué pourquoi le gouvernement du Mali avait conçu ce projet: «Nous avons fait une analyse des problèmes qui sévissent dans la bande sahélo-sahélienne. Une zone qui va de la Mauritanie jusqu’au Darfour. Cela représente environ 8 millions de km². C’est une zone très hostile, non seulement par son climat, mais aussi par les nombreux, et mauvais, actes qui y sont commis. Puis que le Mali se trouve dans une position inconfortable, nous avons décidé de prendre certaines mesures».
ATT va donc énumérer ces mesures, qui vont de la construction de logements pour les forces armées et de sécurité aux équipements socio-éducatifs, en passant par les activités génératrices de revenus… «Nous devons faire en sorte que les gens qui enrôlent nos compatriotes dans une guerre qui n’a pas de nom se retirent. La solution militaire est nécessaire, mais pas déterminante. Il faut occuper les espaces vides. Il faut prendre soin des populations, à travers des projets de développement. Nous devons empêcher certains esprits malveillants, qui détournent nos pauvres parents, d’agir».
Le Président de la République n’a pas manqué de faire passer, une fois de plus, son message de «lutte en synergie contre AQMI». «Dans cette partie de notre pays, où on voit des trafics en tous genres, le problème que nous posent les islamistes est préoccupant. Je l’ai toujours dit, et le répète, on ne peut pas seul lutter contre cette organisation. Il faut une synergie, une coopération des différents Etats touchés par le phénomène». Le Chef suprême des armées s’est, quand même, réjoui de la présence de l’Etat-major inter-armées, basé à Tamanrasset et dirigé par notre compatriote, le Général Gabriel Poudiougou.
Dans la salle des banquets, où se tenait cette cérémonie, plusieurs cadres et notabilités du Nord étaient présents. Parmi lesquels Assarid Ag Imbarcawane, 2ème Vice-président de l’Assemblée Nationale, le Dr. Akori Ag Idnan et Massiwa, pour ne citer que ceux-ci.
Plusieurs d’entre eux ont réaffirmé leur volonté d’accompagner l’actuel programme, dont les effets seront, à coup sur, d’un apport considérable pour la région de Kidal. Espérons qu’en deux ans les réalisations programmées permettront de bouter hors de la région les «Barbudos». Car, comme l’a rappelé ATT, «derrière la barbe, il y a autre chose».
Paul Mben
Le 22 Septembre 11/08/2011