Lors de la conférence sur le lancement du processus budgétaire 2024 qui s’est tenue jeudi 16 février 2023 dans un hôtel de la place, le ministre de l’économie et des finance Alousseini Sanou à rappeler aux partenaires techniques et financiers la situation d’urgence dans laquelle se trouve le Mali.
Décidément les partenaires techniques et financiers semblent être en porte-à-faux avec les réalités du Mali.
En effet dans son discours lors de la conférence du lancement du processus budgétaire 2024, le Co-coordinateur du groupe de dialogue Economie, finance, Développement du Secteur privée et de statistique, Adalbert NSHIMYUMUREMYI a laisser entendre les partenaires techniques et financiers sont préoccupés par ; le poids de plus en plus élevé de la loi de financement sécuritaire représentant 27 % du budget rectifié en 2022 contre 19% qui était initialement prévue, de la masse salariale qui représente en 2022 environ 56% des recette contre une norme communautaire qui est fixée à 35%. Aussi, il évoque la baisse constatée de dépense à capitale qui entraverait les potentialités de croissance à moyen et long terme, la nécessité d’améliorer la prévisibilité du budget et de réduire le poids des charges communes entre autres.
« La sécurité n’a pas de prix mais ça à un coût »
En guise de réponse à ses propos, le ministre Alousseini Sanou qui a mis de côté son discours et à rappeler au Co-coordinateur, la gravité de la situation de crise dans laquelle se trouve le Mali. « Il est assez hasardeux pour nous en tant que responsable de la gestion budgétaire de vouloir contrôler d’une certaine manière les charges communes comme vous venez de l’indiquer. Les charges communes sont un instrument de pilotage du budget surtout dans les condition aussi difficile et instable. L’insécurité tout le monde sait que c’est une lutte qu’on commence mais personne ne sait quand est-ce que ça fini et personne ne peut estimer le coût » a-t-il indiqué.
Il ajoute qu’au-delà de ça, personne ne s’attendait au sanction de la CEDEAO. Et que donc le contexte dans lequel « nous vivons et si nous voulons réduire les charges communes et essayer de faire une prévision en fil de rasoir on se fera rattrapé. En tant que responsable permettez-nous encore de maintenir un niveau de charge commune nous permettant de gérer tous ces imprévus qui malheureusement ne sont pas accompagné par tous les appuis qui ont toujours été demandé aux partenaires que vous êtes » a-t-il craché.
Avant de signalé un peu plus loin, « si vous voyez qu’on parle d’économie, de croissance, de déficit budgétaire, de maitrise de ceci ou cela, parce qu’on n’est dans un pays en sécurité. La sécurité n’a pas de prix mais ça à un coût. Nous sommes obligés de faire face à cette insécurité quoi qu’il en coûte » a-t-il précisé. « L’objectif n° 1, d’ailleurs l’axe n°1 du plan d’action prioritaire du gouvernement de transition est la sécurité et le retour de l’Etat. Voilà pourquoi nous sommes obligés de tous mètres en œuvres pour maîtriser ses dépenses de sécurité mais de pouvoir obligatoirement continuer à les assurer pour qu’au moins nous puissions exister et que nous puissions parler de mise en œuvre de politique économique budgétaire. Surtout cela va impacter le niveau des investissements » ajout-il.
Par rapport à l’augmentation de salaire de 204 milliards suite à l’harmonisation de la grille, le ministre rétorque que c’est un investissement pour le gouvernement. « Nous investissons dans le capital humain, dans la paix sociale. L’impact de ces investissements est que ces revenues vont nous revenir sous forme d’impôt parce qu’on était dans une économie fermée, on augmente les salaires de 204 milliards, ceux qui en bénéficient vont consommer sur ce territoire et chaque fois que cette ressource circule, la TVA, les impôts sont collectés. Toute chose qui permet de récupérer et de réinjecter. Donc c’est un investissement important pour nous » fustige-t-il.
Toute fois en ce qui concerne les premières estimations de l’exécution budgétaire 2022, le ministre confie que la mobilisation des recettes fiscales ressort assez satisfaisante avec le taux de pression fiscale qui se situe à 14,1% du PIB contre une prévision de 14,0%.
Par ailleurs, il rapporte que l’exécution des dépenses a été contenue dans la limite des dépenses prévues soit 20,4 % du PIB contre une prévision de 22,5%. Et que le niveau du déficit est ressorti à 4,7% du PIB nettement meilleur que la prévision de 5,3%.
En ce qui concerne l’année budgétaire 2023 qui vient de démarrer, le ministre reste optimiste « le gouvernement maintiendra les efforts pour l’amélioration de l’exécution budgétaire à travers le double objectif d’intensification de la mobilisation des ressources intérieures et d’efficacité des dépenses de l’administration » conclu-t-il.
Abdrahamane Baba Kouyaté