Le lancement mondial de la Campagne « Aucun enfant oublié » de Save the Children a eu lieu le 26 Avril 2016 dans plus de 120 pays à travers le monde. Au Mali, il s’est déroulé au CICB sous le haut parrainage de Mme Kéïta Aminata Maïga, Première Dame et Présidente de l’ONG AGIR, qui était entouré de quatre ministres, du Directeur pays de Save, Raphael Sindaye et de la Présidente du Parlement National des Enfants du Mali, Fadimata Sangaré.
La campagne «Aucun enfant oublié» est une initiative de Save Children qui ambitionne, à l’horizon 2030, de garantir à chaque enfant ses droits à survivre, à apprendre et à être protégé.
Pour atteindre cet objectif, il s’agira d’obtenir des gouvernements, d’ici 2018, des percées significatives visant à rendre effectif l’accès universel des enfants, sans aucune exception, aux soins de santé, à une éducation de qualité et à un environnement protecteur.
Au Mali, la campagne sera menée grâce à la mobilisation sociale de tous les acteurs (communautaires, locaux et nationaux) autour des questions de santé, d’éducation et de protection des enfants du Mali, au développement de partenariats stratégiques (à tous les niveaux) et d’approches innovantes, pour mettre à échelle des bonnes pratiques en faveur des enfants, peu coûteuses et culturellement adaptées et à la participation aux cadres de discussions et de réflexions sur l’avenir d’un Mali qui se développera harmonieusement en pensant prioritairement à ses générations futures.
La campagne «Aucun enfant oublié», comme son nom l’indique fort clairement, vise à garantir leurs droits fondamentaux aux enfants les plus démunis, les plus marginalisés et les plus éloignés des services sociaux de base, afin que «chaque enfant compte, sans exception».
Pour rappel, selon un récent rapport de Save the Children, il y a actuellement dans le monde 2,6 milliards d’enfants (donc âgés de moins de 18 ans). Sur ce nombre, 5,9 millions d’enfants de moins de 5 ans meurent chaque année de causes évitables, 59 millions ne sont pas scolarisés et, parmi ceux qui sont à l’école, 250 millions n’apprennent pas les rudiments de la lecture et des mathématiques et 1,5 milliard d’enfants sont victimes de violences (toutes formes confondues).
Au Mali, selon la dernière enquête démographique et de santé (EDS), le taux de mortalité néonatale est de 35 / 1000 naissances vivantes et celui de la mortalité infanto-juvénile est de 98 / 1000 et, en 2014, seulement 69% des enfants de 7 à 12 ans étaient scolarisés.
En outre, 55,8% des enfants de 5 à 17 ans sont impliqués dans le travail des enfants, 16% de jeunes filles sont mariées avant 15 ans, 73% des enfants ont dernièrement subi une agression violente et 76%des petites filles ont subi une mutilation génitale féminine.
Save the Children et ses partenaires, dont les Ministères en charge de la Santé, de l’Education, de la Promotion de l’Enfant et de la Famille, le Parlement des Enfants, les associations de défense des droits des enfants, l’ONG AGIR, la FENASCOM, l’AMM, les medias, les collectifs d’associations de la société civile, les syndicats, le secteur privé, les ONG internationales et le Système des Nations Unies souhaitent pour la période 2016 – 2018, attirer l’attention des plus hautes autorités sur l’urgente nécessité de prendre des mesures concrètes visant l’accès universel des enfants, en particulier les filles, aux soins de santé et à une éducation pour tous de qualité et créer un mouvement en faveur de la promotion des droits des enfants, futurs bénéficiaires et acteurs du développement durable du Mali.
Parmi les messages forts qui seront délivrés, le plus important est chacun doit jouer sa partition pour la survie et le développement des enfants, par exemple en faisant la promotion des bonnes pratiques familiales, peu coûteuses et efficaces, ainsi que pour leur permettre d’accéder équitablement à une éducation de qualité.
L’Etat devra s’impliquer pour assurer la généralisation du tiers – payant d’ici 2018, par l’adoption et la mise en œuvre de la Politique de financement de la santé et de la gratuité des soins aux enfants vulnérables.
Il faudra également prêter une attention particulière aux petites filles, qui ont besoin d’être protégées et bien éduquées pour jouer demain pleinement leur rôle d’éducatrices et d’actrices du développement.
Au final, l’ambition est que, dans notre pays, plus aucun enfant ne soit privé de l’un quelconque de ses droits à cause de sa situation géographique, de son sexe, de son ethnie, de son handicap, de la catégorie socioprofessionnelle de ses parents ou d’un conflit. En bref, il s’agit de lutter contre toutes les formes d’exclusion en s’engageant à établir l’équité entre tous les petits Maliens.
Ramata Diaouré
Source: Le 22 Septembre 27/04/2016