« Notre association, dans son combat sans relâche, notre pays, pour le bonheur de nos concitoyens, ont besoin d’un journalisme d’excellence à l’abri de soucis financiers pouvant contrarier son action », écrit Moussa Ousmane Touré, le président de l’AMLCDF.
Avant de rappeler que dans les sociétés qui se veulent démocratiques, la presse demeure une entité incontournable par sa mission d’information, d’éducation et de veille pour garantir les bonnes pratiques institutionnelles. « De plus en plus, elle est acceptée comme le quatrième pouvoir dans les démocraties. A ce titre elle dénonce les dérives, les violations des libertés et de rempart contre tout ce qui est liberticide.
Donc, à priori, il peut paraître incongru que cette presse bénéficie d’une aide financière de l’Etat qui pourrait, de ce fait, influencer les lignes éditoriales de certains organes de presse ».
Mais, pour l’association, dans des pays dont le lectorat est faible à cause de l’illettrisme et de l’analphabétisme, donc des recettes publicitaires réduites à la portion congrue, surtout de la presse écrite, cette presse a nécessairement besoin d’un appui budgétaire de l’Etat dénué de toute velléité d’assujettissement. En Angleterre, la BBC est une radio de l’Etat anglais mais les journalistes y jouissent d’une liberté totale. Aucun homme politique n’oserait y imposer sa volonté aux journalistes.
La même situation est de mise dans bien d’autres pays. Ce constat a incité beaucoup de pays africains, depuis des années, à l’octroi de subventions à la presse afin de garantir aux journalistes un minimum pour vivre de leurs métiers.
D’après les chiffres dont nous disposons, au Sénégal, cette aide avait atteint 700 millions de Francs CFA déjà en 2013 selon Mor Faye dans ‘‘Les Enjeux de l’information et de communication 2015’’.
Au Mali, une communication de la Maison de la Presse établit cette aide à 200 millions, une misère face à l’ampleur des problèmes financiers de notre presse. Cette précarité amène malheureusement certains journalistes à s’orienter vers la presse d’opinion avec des conséquences désastreuses parfois.
Notre pays a un tel besoin d’une presse d’information et d’investigation, pour renforcer la démocratie et la lutte contre la corruption et les crimes économiques, qu’il devient primordial d’améliorer le quotidien des journalistes par une aide conséquente et suffisante. Ainsi, ils pourront réellement jouer leur rôle de quatrième pouvoir.
Source : AMLCDF